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Facebook en campagne pour défendre ses politiques de modération et de sécurité

Facebook en campagne pour défendre ses politiques de modération et de sécurité

Le groupe américain, visé par des enquêtes de presse, rappelle avoir investi plus de 13 milliards de dollars dans la modération et employer plus de 40.000 personnes sur ces questions.

Facebook a indiqué mardi avoir investi plus de 13 milliards de dollars dans la sécurité depuis 2016, un argument de plus pour tenter de redorer son image entachée par une série d’articles du Wall Street Journal (WSJ).

«La gestion des problèmes complexes par les sociétés technologiques est examinée de très près, souvent sans le contexte nécessaire», déclare le géant des réseaux sociaux dans son dernier communiqué, qui regrette que certains «progrès importants» et «impacts positifs» soient «oubliés».

Le quotidien financier américain a publié la semaine dernière des enquêtes accusant Facebook d’ignorer les conclusions de ses propres recherches sur la façon dont ses plateformes sont utilisées, quand elles dérangent la direction. «C’est tout simplement faux», a réagi samedi Nick Clegg, le vice-président chargé des affaires internationales, dans un autre communiqué.

L’un des articles révélait des extraits d’études du réseau sur les problèmes psychologiques des adolescentes obsédées par le corps idéal sur Instagram. Facebook avait alors assuré travailler sur un système qui encouragerait les utilisateurs de l’application à ne pas s’appesantir sur les contenus promouvant l’archétype du corps féminin mince et athlétique.

Les autres enquêtes du WSJ ont dénoncé des privilèges dont jouiraient certains utilisateurs prestigieux, un changement d’algorithme qui aurait rendu les échanges plus agressifs, ou encore le problème de la désinformation massive sur les vaccins contre le Covid.

Facebook met en chiffres ses efforts
Les articles apportent de l’eau au moulin des nombreux critiques du groupe californien, qui l’accusent depuis des années de faire passer en priorité les recettes publicitaires, tout en minimisant ses effets néfastes.

«Suggérer que la désinformation a en quelque sorte anéanti nos efforts de promotion des vaccins ignore le fait le plus important: la réticence à se faire vacciner chez nos utilisateurs américains a diminué de 50% depuis janvier», a assené Nick Clegg.

Après l’indignation, les chiffres: le réseau social a déclaré mardi employer 40.000 personnes pour s’occuper de «sûreté et sécurité». Il a aussi rappelé avoir débusqué et retiré plus de 150 opérations de manipulation. Pendant le premier semestre, quelque 3,5 millions de publicités ont été rejetées parce qu’elles ne comportaient pas suffisamment d’informations sur qui les finançaient.

Depuis les scandales liés aux campagnes de manipulation lors des élections de 2016, Facebook fait face à un flot de critiques et accusations sur de nombreux fronts, mais n’a jusqu’à présent pas été sanctionné, ni par les marchés, ni par ses utilisateurs.

Le réseau social compte près de 3 milliards d’usagers mensuels.

Le Conseil de surveillance de Facebook demande des comptes
Entité créée et financée par Facebook, le Conseil de surveillance du groupe est censé apporter un regard indépendant sur les pratiques de modération du réseau social et a le pouvoir d’annuler certaines de ses décisions. Mais il a découvert, via les enquêtes du Wall Street Journal, que Facebook lui aurait caché certaines informations à propos du programme Cross Check dont bénéficient les utilisateurs VIP de la plateforme. Mal appliqué, ce dernier permet à des millions de personnalités de ne pas être inquiétées par la modération du réseau social.

Dans un communiqué, le Conseil de surveillance annonce ouvrir des investigations afin de déterminer «à quoi point Facebook a été coopératif dans les informations qu’il nous avait transmises par le passé sur Cross Check». Des réunions avec des salariés de Facebook sont prévues, ainsi que la remise d’un rapport de la part du réseau social. Mais cela sera-t-il suffisant ?

Le Conseil se défend d’être une entité sans réel pouvoir face à Facebook. «Nous avons pointé du doigt les règles obscures de modération du groupe et nous poussons l’entreprise vers une plus grande transparence», écrit-il. «Y arriver sera un effort collectif. Les médias, les chercheurs et la société civile ont un rôle-clé à jouer. Avec le temps, nous pensons que nos décisions et l’accumulation de nos recommandations rendront Facebook plus transparent et meilleur pour ses utilisateurs.»

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