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Devant l’hôpital milanais, les admirateurs de Silvio Berlusconi saluent un « immortel »

Drapés dans les couleurs de son parti ou celles de l’AC Milan qu’il avait porté au firmament du football européen, les admirateurs de Silvio Berlusconi se sont recueillis lundi devant l’hôpital milanais où le milliardaire s’est éteint.

Terrassé par une leucémie à l’âge de 86 ans, Silvio Berlusconi aura laissé une empreinte durable sur la vie politique de son pays et la mémoire des Italiens. Les plus anciens comme les plus jeunes.

« Il est immortel, il sera toujours avec nous », assure à l’AFP Carla Ballarini, 75 ans, accourue à l’hôpital San Raffaele peu après l’annonce de la mort de l’ancien président du conseil italien.

« Je l’ai toujours admiré, comme toute notre famille. Pour sa générosité, sa gentillesse, tout ce qu’il a fait pour nous », a expliqué la retraitée.

Tenus à distance par des agents de la police et des carabiniers, les journalistes assiègent l’entrée de l’hôpital où sont arrivés tôt dans la matinée le frère de Silvio Berlusconi, Paolo, et les trois filles du magnat.

Le soleil déjà haut écrase la ville lombarde. Il fait près de 30°C au soleil. Difficile de distinguer entre les curieux et les supporteurs. Certains disent être là pour lui rendre hommage, d’autres espèrent voir la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, si celle-ci décidait de faire le déplacement depuis Rome.

Samuele Nebulioni est un étudiant en relations internationales âgé de 22 ans. Il est venu avec un bouquet de fleurs.

A ses yeux, le fondateur de Forza Italia, force d’appoint de l’exécutif ultra-conservateur issu des législatives de 2022, « a été le plus grand libéral de l’histoire italienne ».

Il se souvient de ses « escarmouches » avec la chancelière allemande Angela Merkel, deux dirigeants aux styles radicalement contraires. « Il a au moins eu le mérite de faire parler de l’Italie ».

« J’ai arrêté de voter pour lui »
Honni par ses adversaires pour sa morgue, son langage parfois grossier, son machisme, le mélange entre politique et affaires, Silvio Berlusconi était adulé par une partie de la population qui se délectait de ses dérapages et l’associait à l’âge d’or de l’économie italienne.

Aussi fervent chrétien que libertin, séducteur et provocateur, travailleur acharné mais bon vivant, il ne laissait personne indifférent.

« Même si je n’étais pas de son bord politique, il a marqué l’histoire de l’Italie. On se souvient surtout de ses phrases choc », a justifié ainsi Francesco Papale, un étudiant âgé de 19 ans.

Une femme est venue avec sa fille pour voir… travailler les journalistes. Cernée par les fans du « Cavaliere », elle préfère rester anonyme: « je l’ai admiré en tant qu’entrepreneur mais j’ai arrêté de voter pour lui très tôt à cause des scandales. J’ai été très déçue par l’homme politique. »

Fernando, retraité de 71 ans, est un inconditionnel. Lui n’est pas avare de superlatifs. Il affirme qu’il se rendra aux funérailles, annoncées pour mercredi.

« C’était un grand entrepreneur, il a construit l’Italie. Ça a été un homme important pour moi, j’ai eu la chair de poule quand j’ai vu à la télé qu’il était mort. »

Au même moment, un homme passe en vociférant: « il a volé l’Italie! »

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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