Ayman al-Zawahiri, le chef d’Al-Qaida, a été tué dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan suite à une opération militaire menée par les Américains. Lors de celle-ci, ils auraient utilisé un drone équipé du « Hellfire R9X », un missile équipé de plusieurs grandes lames, d’où son surnom de « bombe ninja ».
Après des années de traque et de nombreuses opérations de reconnaissance, les Américains sont parvenus à leur but. Suite à une opération militaire à l’incroyable scénario menée par la CIA, le chef d’Al-Qaida, l’Egyptien Ayman al-Zawahiri, a été tué dans une maison située à Kaboul, la capitale de l’Afghanistan.
« La frappe a finalement été menée […] par un aéronef sans pilote », a raconté un haut responsable militaire américain. Il a précisé que ce drone avait tiré « deux missiles Hellfire » sur le balcon où se trouvait le chef de l’organisation terroriste.
Une déclaration qui met en lumière une arme restée pour le moment très secrète. D’ailleurs, son existence n’avait jamais été confirmée officiellement auparavant même si son utilisation avait déjà été évoquée lors de précédents assassinats ciblés.
« Un couteau à cran d’arrêt volant »
Le missile « Hellfire R9X » est aussi appelé « flying ginsu », du nom d’une marque américaine de couteaux inspirés du Japon. Son autre surnom – « bombe ninja » – en dit davantage sur sa spécificité : s’il est dénué de charges explosives, il est doté de plusieurs grandes lames (entre quatre et six selon les sources).
Ainsi, au lieu de déclencher une détonation, ce missile vise à trancher la cible visée. En 2019, le Wall Street Journal avait été le premier média a évoqué son existence. « Cet ogive cinétique contient des lames qui se déploient juste avant l’impact et éviscèrent efficacement une cible, sans faire de victimes civiles potentielles », décrivait en complément Task & Purpose.
Ce média américain spécialisé dans l’information militaire n’hésite pas à comparer le « Hellfire R9X » à un « couteau à cran d’arrêt volant de 45 kilos ou une enclume recouverte d’épées ». L’utilisation de ce missile viserait « à diminuer les dommages collatéraux lors des assassinats ciblés de chefs djihadistes. »
NEW – @WSJ confirms the @CIA & @DeptofDefense have a new « secret » missile – the R9X, or « flying Ginsu » – which kills a selected target with 6 blades, but no explosive payload.
— « To the targeted person, it’s as if a speeding anvil fell from the sky. »https://t.co/DIQfnfJYDq pic.twitter.com/iM87WUFLhg
— Charles Lister (@Charles_Lister) May 9, 2019
Une arme « secrète »
Le « Hellfire R9X » a été développé sous l’administration de Barack Obama dans un contexte d’inquiétude concernant le nombre de civils tués lors de campagnes de frappes de drones au Moyen-Orient qui entachait la réputation de l’armée américaine et plus globalement du pays.
Il est le fruit d’une collaboration entre la CIA et du département américain de la Défense. L’existence de cette arme sophistiquée est largement protégée. Difficile de savoir combien le Pentagone en possède. « Le R9X n’est pas mentionné dans les demandes de budget 2022 pour l’achat de missiles », note nos confrères anglais du Daily Mail.
En 2019, la société News Direct spécialisée dans la création d’animation 3D pour l’agence de presse Reuters avait réalisé un clip visant à illustrer le fonctionnement du missile. Dans celui-ci était notamment expliqué comment les Américains aurait utilisé le « R9X » en février 2017 pour tuer Ahmad Hasan Abu Khayr al-Masri, alors numéro deux d’Al-Qaïda.
Julien Chaillou
