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Voici pourquoi vous devriez initier vos enfants aux tâches ménagères

Une étude australienne révèle que des tâches ménagères régulièrement confiées à des enfants, seraient bénéfiques pour eux. Ils développeraient plus facilement des qualités nécessaires pour planifier, mémoriser les tâches et les instructions. Explications.

Évoquer les tâches ménagères, cela peut rapidement faire penser à récurer, astiquer, balayer, etc., mais une étude publiée le 31 mai 2022 pourrait changer la donne.

Des chercheurs australiens de l’université de Melbourne (Australie) avancent que les tâches ménagères régulières peuvent être associées à de meilleures fonctions exécutives, c’est-à-dire tout ce qui touche à la planification, l’autorégulation, la commutation entre les tâches et la mémorisation des instructions. Explications.

Un panel de 207 enfants
L’étude en question portait sur 207 enfants âgés de 5 à 13 ans et vient d’être rendue publique par Deanna Tepper (La Trobe University) dans la revue scientifique Australian Occupational Therapy . Dans ses conclusions, la doctorante explique que « les interventions qui intègrent des activités domestiques comme la cuisine ou le jardinage peuvent être particulièrement bénéfiques pour les enfants. » Elle explique que « les enfants qui cuisinent un repas familial ou qui désherbent régulièrement le jardin peuvent être plus susceptibles d’exceller dans d’autres aspects de la vie, comme le travail scolaire ou la résolution de problèmes. »

Comment fonctionne cette étude ? En 2020, les parents des 207 enfants en question ont été invités à remplir un questionnaire sur le nombre de tâches que leurs enfants accomplissaient quotidiennement. Les chercheurs ont découvert que l’engagement dans les tâches ménagères (préparer son repas ou celui d’un autre) développe la mémoire du travail et a capacité de réfléchir avant d’agir.

En 2021 déjà, une première étude avait été publiée dans BMC Geriatrics. Les scientifiques y expliquaient que les tâches ménagères avaient un impact positif sur le cerveau, comme le relayaient nos confrères Pourquoi docteur ? Ils avaient démontré que les adultes qui consacrent plus de temps aux tâches ménagères ont une plus grande taille de cerveau. Mais leur panel ne comportait que 66 personnes.

Les fonctions exécutives
En 2022, l’étude australienne est allée plus loin. Elle a permis d’examiner l’association entre les tâches régulières et le développement cognitif de l’enfant et de tirer des conclusions concernant les fonctions exécutives. On appelle fonctions exécutives l’ensemble des processus mentaux que met en œuvre une personne pour gérer ses comportements, ses pensées et ses émotions lors d’une situation nouvelle qui nécessite de résoudre un problème, et pour lequel nos stratégies habituelles et connues ne suffisent pas.

« C’est la mémoire du travail, la capacité de surveiller et de manipuler des informations temporaires, détaille Deanna Tepper. C’est aussi l’inhibition, la capacité d’inhiber les réponses automatiques ou de supprimer les informations non pertinentes pour se concentrer sur une tâche et le déplacement, la capacité de déplacer le focus entre les tâches. »

Quels bénéfices pour l’enfant ?
L’équipe australienne a mis en évidence que « les troubles ou les retards dans le développement des fonctions exécutives peuvent entraîner des difficultés dans la capacité à s’autoréguler, à planifier et à résoudre des problèmes à l’âge adulte, ayant des implications plus tard dans la vie sur les performances en lecture et en mathématiques, ainsi que la prédiction de la réussite scolaire globale plus tard dans l’enfance ».

Cela signifie que l’enfant aura plus de chances de réussir dans l’enseignement supérieur et sera en meilleure santé, s’il est dans une situation de développement précoce du fonctionnement exécutif.

L’équipe de Deanna Tepper en arrive à la conclusion suivante : « Les enfants qui se livrent à plus de tâches ménagères auraient une meilleure inhibition et une meilleure mémoire de travail. » La doctorante développe les découvertes : « Nos résultats reflètent probablement que la plupart des tâches demandent aux individus de s’autoréguler, de maintenir leur attention, de planifier et de passer d’une tâche à l’autre, soutenant ainsi le développement du fonctionnement exécutif. »
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Olivier DUPLESSIX

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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