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Un Sénégalais envoie 170 voitures volées en Île-de-France, en Suisse, en Belgique et en Allemagne vers le Sénégal et la Gambie

Un Sénégalais envoie 170 voitures volées en Île-de-France, en Suisse, en Belgique et en Allemagne vers le Sénégal et la Gambie

Ce réseau a été démantelé par les policiers de l’Office central de lutte contre le crime organisé.

Ce sont des trafiquants internationaux de voitures volées. Sept hommes âgés de 22 à 74 ans ont été mis en examen vendredi à Paris pour vol en bande organisée. Ils sont soupçonnés d’avoir, depuis début 2021 et jusqu’en avril 2022, en Île-de-France, en Suisse, en Belgique et en Allemagne, dérobé et exporté en Afrique 170 voitures pour un préjudice estimé à plusieurs millions d’euros.

Les investigations ont débuté en 2021 en Gambie par la découverte d’un conteneur contenant des voitures volées.

L’information est arrivée par Interpol jusqu’à l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), qui a été chargé de remonter cette filière. La méthode des malfaiteurs était toujours la même.

Les voitures étaient commandées en amont par des clients africains. Il y a notamment des SUV et plus précisément des 3008 Peugeot, très appréciés sur ce continent. Les véhicules étaient dérobés dans la rue ou sur des parkings, notamment en région parisienne.

Un commanditaire qui reste muet
Selon nos informations, des faits auraient aussi été commis en Suisse, en Espagne et en Allemagne. Les voitures étaient ensuite stockées plusieurs jours, le temps de vérifier si le tracker qui permet de les suivre était bien neutralisé.

Des convoyeurs les conduisaient vers le port d’Anvers (Belgique) ou du Havre (Seine-Maritime) puis embarqués dans des conteneurs qui voguaient vers la Gambie ou le Sénégal.

Après des semaines de surveillance, l’équipe a été interpellée mardi dernier en région parisienne. Deux jours plus tard, la police a bloqué un conteneur au Havre en partance pour l’Afrique.

Le commanditaire présumé a été appréhendé à Gif-sur- Yvette (Essonne). Ce Sénégalais de 38 ans sans papiers assure qu’il travaille clandestinement comme maçon. L’an dernier, il a déjà été arrêté à la frontière suisse en compagnie d’un complice qui a avoué qu’il avait été payé 500 € pour convoyer une voiture volée.

Les investigations ont relevé qu’il assurait de nombreux voyages à l’étranger. Le trentenaire assure qu’il se déplaçait pour faire des demandes d’asile.

Sur le fond, devant le juge d’instruction, l’homme n’a pas voulu s’exprimer. Son avocat, Me Seydi Ba, souligne que « dans ce dossier, d’autres membres du réseau restent à interpeller » et que son client prendra le temps de s’expliquer pendant l’instruction.

Julien Constant avec Le Parisien

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