Société

Makondele et Kekume deux papys dealers renouent avec leurs vielles habitudes et retournent en prison

Deux sexagénaires ont été jugés lundi en comparution immédiate pour avoir mis en place un trafic de cocaïne, héroïne et ecstasy au sein d’un salon de coiffure du Xe arrondissement de la capitale. Les magistrats les ont condamnés à 2 ans de prison ferme.

Coup d’arrêt pour les papys dealers. Lundi soir, le tribunal correctionnel de Paris a condamné à 2 ans de prison ferme avec un maintien en détention Makondele et Kekume, tous deux âgés de 64 ans. Ils étaient poursuivis pour avoir trempé dans une affaire de trafic de produits de stupéfiants dans un salon de coiffure situé à proximité du métro Château-Landon dans le Xe arrondissement de la capitale.

L’affaire débute fin octobre 2023 par un renseignement anonyme fourni aux policiers. Il leur est dit que Kekume vend de la drogue dans cet établissement où on ne s’occupe pas que des cheveux. « C’est un lieu de vie », notent les enquêteurs.

Pendant que quelques personnes seulement se font coiffer, une quinzaine d’autres discutent, boivent un coup, vendent des produits exotiques. Les policiers peinent à mettre en place une surveillance et ne peuvent constater par eux-mêmes qu’il y a bien des transactions.

Ils passent au fichier Kekume : le sexagénaire est déjà connu de la justice pour des faits similaires et a été condamné la première fois en 2001. Sa dernière peine remonte à 2016.

Les enquêteurs le pistent. Il effectue 13 voyages vers la Belgique en prenant soin d’éviter les modes de transport surveillés. Le TER plutôt que le TGV, des taxis clandestins. Les policiers acquièrent la certitude que ces voyages lui permettent de redescendre à Paris avec du produit. Il sera interpellé début décembre avec 384 g d’héroïne.

À la barre comme dans ses auditions, il reconnaît quelques trajets pour aller chercher de la drogue, mais pas la revente. La présidente du tribunal lui lance : « C’est pareil, vous remplissez un rôle dans le trafic ».

L’argent ? La vente de ferraille ramassée dans les rues de Paris
Surtout, il rejette la responsabilité sur Makondele, l’autre prévenu qui était davantage une nourrice puisque les enquêteurs ont découvert chez lui 450 g d’ecstasy, 100 g d’héroïne, de la cocaïne aussi. Sur ses comptes, les traces de 20 versements en liquide pour 8 000 euros au total. D’où vient cet argent ? « Chaque week-end, je ramassais de la ferraille à Paris que je revendais à Ivry, dit-il, sans réellement convaincre. Je gardais la drogue chez moi mais je n’ai pas gagné de sous là-dessus ».

Le casier judiciaire de ce père de deux enfants, c’est 30 ans de délinquance entre 1985 et 2015… Dont cinq condamnations pour des affaires de stupéfiant. Il s’est calmé après la naissance de son petit dernier il y a 10 ans.

Les deux prévenus disent être de vagues connaissances, ne rien savoir de l’un et de l’autre. L’un agissait-il sous les ordres de l’autre ? L’enquête n’a pas permis de l’établir. Le lien entre les deux pourrait être l’oncle de Makondele, ami avec Kekume. Ils n’en diront pas plus.

Le parquet avait requis 4 ans de prison à leur encontre. Ce qui a choqué l’avocate de Makondele qui s’est employée à dépeindre « un petit monsieur ». Et de soulever les manquements de l’enquête : pas d’investigations dans le salon de coiffure, pas de témoignage, pas d’analyses d’empreintes sur les produits…

L’avocat de Kekume a souligné que son client a toujours maintenu la même version. Ils écopent donc de la même peine.

Par Nicolas Goinard et Naomi Sisavath

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

Articles Similaires

1 sur 214

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *