Le président est désormais perçu comme le principal artisan des forces déstabilisatrices au sein de son administration. Son obsession pour sa fortune politique après le pouvoir représente un handicap
J-100. Macky Sall comprend-il tout ce qu’il voit ?
De la part d’un “cadre casamançais”.
Ce n’est pas la première fois que le président de la République du Sénégal s’en prend à la Casamance et à ses fils. Il n’est décidément pas un président rassembleur de toute la République.
À plusieurs reprises, il réaffirme sa détermination à lutter contre le « chaos » qui s’annonce, citant à nouveau la Casamance sous l’identification des « Cadres casamançais ».
Le mot « chaos » qu’il a à la bouche fait référence à des phénomènes sociaux semblant inorganisés, désordonnés ou confus. En clair, il n’y a pas d’organisateur. Donc, laissez le Pastef tranquille.
Pour comprendre véritablement la stratégie de Macky Sall, il faut recourir à la théorie du chaos dont il semble adepte. Loin de sentir un désarroi devant le chaos, il le provoque. Il l’utilise comme un outil efficace (pense-t-il) pour négocier, diriger et ultimement atteindre ses objectifs. Le chaos lui permet de déstabiliser ses adversaires et de rendre nerveux ses alliés.
Mais est-ce bien prudent ? A-t-il atteint un tel niveau d’intelligence ? On peut en douter…
Monsieur le président, comme vous, nous ne voulons pas de chaos. À quoi bon ? À trois mois de votre départ, quel intérêt ? Les Sénégalais se préparent plutôt à fêter votre départ dans la joie.
En lançant chaque jour de nouvelles controverses, Macky Sall est désormais perçu comme le principal artisan des forces déstabilisatrices au sein de son administration. Son obsession pour sa fortune politique après le pouvoir représente un handicap. Ce qui nous importe, ce sont des élections libres et inclusives dont il sera exclu.
Arrêtez ce narratif du chaos, cela n’impressionne et n’intéresse personne. Si vous avez besoin d’aide pour déménager, nous enverrons des volontaires dégager le palais sans chaos !
Bon vent.
Pierre SANE- Fonctionnaire international- Secrétaire Général de Amnesty international de 1992 à 2001
Sous-Directeur Général des Sciences sociales et humaines de l’Unesco de 2001 à 2010
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