En informatique, le Round Robin est une technique, entre autres, d’allocation de ressources, utilisée dans la gestion de processus, par exemple des serveurs redondants avec les mêmes données.
Cette expression nous vient du XIIIème siècle, d’un célèbre archer surnommé Robin des Bois, de son vrai nom Robin Hood qui aurait vécu dans la forêt de Nottingham en Angleterre. On lui présentait des pommes disposées de manière circulaire et il excellait à les atteindre toutes. C’est ainsi que l’appellation Round Robin, ou danse de Robin, a été donnée à cette démonstration.
Nous avons choisi cette image pour illustrer ce qui se passe dans un bureau de vote et dissiper les craintes quant à de probables prolongations après 18 heures, le jour du scrutin présidentiel, ce 25 février 2024 au motif qu’il y a 20 candidats sur la ligne de départ, peut-être un peu moins d’ici là, étant entendu que plus d’une dizaine n’atteindront pas 0,2 voire 1% au terme de cette consultation.
Tout d’abord, remarquons que cette situation n’est pas nouvelle car, aux élections présidentielles de 2007 et 2012, il y avait respectivement 14 et 15 prétendants. Avec 20 postulants, la différence est tout au plus de 5 à 10 secondes par votant.
Si on met de côté l’expérience catastrophique de 2007 où le vote s’est déroulé au delà de minuit dans certaines localités, ce qui ne se reproduira plus jamais dans notre pays, en 2015, avec un ministre neutre chargé des élections, on peut considérer que le vote a eu lieu plus ou moins normalement avec la fermeture des bureaux de vote à 18 heures pratiquement partout, ce qui a fait qu’entre 20 heures et 21 heures, les noms des protagonistes du second tour étaient connus.
Entretemps, le nombre d’électeurs par bureau de vote était passé de 800 à 600, différents acteurs estimant, afin d’éviter le syndrome de 2007, qu’il fallait allouer une minute au moins à chaque votant. Or, de 08 heures à 18 heures, cela fait 10 heures donc 600 minutes.
Seulement, cela ne se passe du tout comme cela. En entrant dans un bureau de vote, une personne fait au moins six (6) arrêts se succédant ainsi qu’il suit : 1- L’identification où l’électeur présente sa carte ; 2- Le choix des bulletins ; 3 & 4- Les 2 isoloirs ; 5- L’introduction de l’enveloppe non scellée dans l’urne ; 6- Le passage à l’encre indélébile ; 7- Le retrait de la carte et enfin la sortie.
On peut donc considérer qu’à un « moment électoral » donné, il y a six électeurs qui exécutent un « Round Robin » dans une durée optimisée de 4 minutes. Alors, comme 150 X 4 = 600 (minute s) et 150 x 6 = 900 (électeurs), on peut en déduire que 900 électeurs peuvent passer de 8 heures à 18 heures. On voit ainsi que le nombre de 800 était loin d’être rédhibitoire et que, dans la configuration actuelle, le vote peut bien se terminer à 15 heures. Mieux, sachant qu’aucune élection n’a mobilisé 75% du corps électoral, les délais s’en trouvent considérablement amoindris.
De plus, lors des législatives de 2017, avec 47 listes en lice, nous avions préconisé la confection d’un cahier dans lequel auraient figuré tous les bulletins en feuilles détachables. Cette méthode peut bien être appliquée à nos vingt candidats. Ainsi, à défaut d’un bulletin unique, nous disposerions d’un cahier unique, ce qui rendrait le vote plus facile.
Nous voyons donc qu’il n’y a aucune raison pour que le vote puisse se poursuivre au-delà de 18 heures. Pour autant, la DGE (Direction Générale des Elections) pourrait, afin de convaincre ces éternels sceptiques, organiser une simulation avec au moins 60 volontaires et des bulletins, bien sûr, quelconques.
Afin de cerner le corps électoral, il faudra en défalquer le nombre total de cartes non retirées depuis 2016, ce qui donnera lieu à un taux de participation beaucoup plus conforme à la réalité.
En tout état de cause, le processus électoral est en bonne route et, selon toute vraisemblance et en pure logique, au soir du 25 février 2024, nous aurons droit à un inévitable second tour. Alors, préparons-nous à aller voter en masse et faisons de cette journée une grande fête.
Alea jacta est
Iba GUEYE, Ingénieur
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