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Le Panama accuse un cartel de la drogue colombien de contrôler le trafic de migrants dans le Darien

Le Panama accuse un cartel de la drogue colombien de contrôler le trafic de migrants dans le Darien

Le chef de la police panaméenne aux frontières (Senafront) a accusé vendredi le cartel de la drogue colombien du « Clan del Golfo » de contrôler le trafic des migrants qui transitent par la dangereuse jungle du Darien, à cheval sur la frontière entre les deux pays.

« Actuellement, tout le trafic de migrants (dans le Darien), selon les rapports de nos services de renseignement, est géré, organisé et développé par l’organisation narco-terroriste du Clan del Golfo, du côté colombien », a déclaré à la presse le chef du Senafront, Oriel Ortega, en présentant une opération visant à combattre les criminels qui rançonnent les migrants.

« Nous avons trouvé des Colombiens qui détroussaient les migrants, nous avons trouvé des Colombiens qui traçaient des sentiers pour éviter ceux où sont nos patrouilles afin d’éviter les contrôles », a insisté M. Ortega.

Le Clan del Golfo, qui dispose d’une milice d’environ 9.000 hommes lourdement armés, étend ses tentacules dans une trentaine de pays et contrôle près de la moitié du trafic colombien de la cocaïne, premier producteur mondial.

L' »Opération Choc » lancée vendredi par le Panama « vise directement l’action criminelle transnationale. Nous invitons la Colombie à faire de même de son côté », a dit le chef du Senafront.

Au cours des cinq premiers mois de l’année, un record de plus de 166.000 migrants sont passés par le Darien pour rallier les Etats-Unis, a indiqué le ministre panaméen de l’Intérieur Juan Manuel Pino.

« Nous ne pouvons absolument pas accepter que ces personnes soient agressées, molestées, sur le territoire panaméen (…) Nous allons tout faire pour leur apporter notre protection », a déclaré le ministre à la presse invitée à assister au lancement de l’opération.

Le Darien est devenu un couloir de migration entre l’Amérique du Sud et les Etats-Unis via l’Amérique centrale.

Cette forêt vierge de 575.000 hectares est dénuée de tout réseau routier, infestée de moustiques et de serpents, parsemée de ravins et des gangs criminels y sévissent.

Plus de 60 migrants ont succombé durant la traversée de la jungle depuis le début de l’année, selon le ministre de l’Intérieur. Les crues de la saison des pluies en cours ont fait une dizaine de morts en une semaine et demie, a-t-il précisé.

A noter que beaucoup de migrants africains traversent la jungle du Darien

La directrice des services panaméens de migration Samira Gozaine s’est de son côté inquiétée du nombre croissant d’enfants migrants « qui meurent sur le parcours », sans toutefois avancer de chiffre.

Le Comité International de la Croix-Rouge a construit récemment dans le Darien un sépulcre d’une centaine de niches funéraires destinées à recevoir les corps de migrants non identifiés morts en tentant de traverser la jungle.

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