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La sédentarité, ce mal qui décime nos sociétés

Que ce soit au bureau, derrière le volant ou à la maison, nombreux sont ceux qui passent une bonne partie de la journée en position assise ou couchée. Un acte simple à première vue, certes, mais qui peut avoir de lourdes répercussions sur la santé de manière générale.

Dans nos sociétés modernes, beaucoup de personne se laissent aller, mais ignorent jusque-là les risques auxquels elles sont confrontées. Selon l’OMS), entre 4 et 5 millions de décès pourraient être évités chaque année si la population mondiale était plus active physiquement. Et des études montrent que rester assis pendant plus de 6 heures par jour peut augmenter le risque de maladies graves comme le cancer, le diabète et les maladies cardiaques.

La sédentarité se définit par le temps resté assis ou couché hors temps de sommeil, que ce soit sur le lieu de travail, dans les transports ou devant les écrans. Et selon une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), entre quatre (4) et cinq (5) millions de décès pourraient être évités chaque année si la population mondiale était plus active physiquement.

La sédentarité est décidément un des maux de la société actuellement car engendrant directement un grand nombre de maladies chroniques. L’être humain, par nature, est fait pour bouger. Or, le développement de la société et la place prépondérante des nouveaux outils technologiques et d’internet n’arrangent non seulement pas les choses mais aussi et surtout font que nous bougeons moins. Des études l’ont prouvé et ceci peut paraître anodin : rester assis pendant plus de 6 heures par jour peut avoir des retombées sur la santé et augmenter le risque de maladies graves comme le cancer, le diabète et les maladies cardiaques.

Selon une étude de l’American cancer society, 37% des femmes risquent davantage de mourir comparativement à celles qui passent moins de trois heures assises. Vu sous l’angle familial, certaines femmes, en raison de leur obligation de mère de famille, se retrouvent dans l’engrenage de la sédentarité. Et Mère Fama en est un exemple. Mère de famille, elle a consacré toute sa vie à l’éducation de ses enfants. « Je me suis toujours consacrée à l’éducation de mes enfants.

Maintenant qu’ils sont grands, je me retrouve seule à la maison. Sans aucune activité, je passe ma journée allongée devant la télé. Et, à force de ne rien faire, cela impacte sur ma santé. Pour descendre les escaliers, c’est tout un problème, pour marcher n’en parlons même pas », martèle-telle. Mais il y en a pour qui le travail rime avec la sédentarité. C’est le cas de notre interlocuteur. Juriste fiscaliste dans un cabinet de la place, sa journée, il la passe au bureau. 8 heures de temps en principe où il est assis.

Une condition qui n’est pas sans impact sur sa santé. « C’est une situation pas facile du tout. Les gens pensent que c’est un privilège de rester dans un bureau climatisé tout le long de la journée. Je ressens des douleurs au dos ; raison pour laquelle, comme conseillé par les spécialistes, je me lève toute les 30 minutes pour me dégourdir les jambes. » Ce temps resté assis concerne plusieurs corps de métiers notamment des tailleurs comme Alassane Niang pour qui, cette situation a des conséquences néfastes sur sa santé. « Avec le travail que je fais, je reste assis presque toute la journée.

Au bout d’un moment, forcement on ressent des douleurs. Il m’arrive d’avoir des maux de dos, comme aujourd’hui par exemple. Mes jambes sont souvent gonflées et j’ai fréquemment des crampes. » Le mode de vie sédentaire est décidément ancré dans notre société dite moderne, notre quotidien, au point de devenir un handicap pour certains. Sortir de ce cercle vicieux demande cependant une dose de volonté en prenant le temps de revoir l’organisation de notre mode de vie.

FACTEUR DE RISQUE CARDIO-VASCULAIRE, AVC, DIABETE, INSUFFISANCES VEINEUSES ET RENALES, TROUBLES ARTICULAIRES, LOMBALGIES CHRONIQUES, LOMBOSCIATALGIES, HERNIES DISCALES… La sédentarité, un véritable problème de santé publique
La sédentarité est devenue aujourd’hui un véritable problème de santé publique. Elle constitue un facteur de risque pour des nombreuses maladies surtout chronique notamment celles cardio-vasculaire, des AVC (Accident vasculaires cérébraux), diabète, les insuffisances veineuses, cardiaques et rénales, des troubles articulaires, des lombalgies chroniques, des lombosciatalgies, des hernies discales, de l’hypertension…

Pour en savoir un peu plus, nous sommes allés à la rencontre du docteur Marième Hélène Diané, Cardiologue et du Docteur Alioune Diop, Kinésithérapeute qui nous parlent des risques encourus. Eléments d’explication !

MARIEME HÉLÈNE DIANE, CARDIOLOGUE RESPONSABLE SERVICE CARDIOLOGIE DE L’INSTITUT D’HYGIENE SOCIALE POLYCLINIQUE (IHS) : « C’est prouvé actuellement que la sédentarité favorise la survenue des cancers qui font partie des trois premières causes de maladies dans le monde »
En tant que cardiologue, que pouvez-vous dire sur la sédentarité?

On ne va pas dire que c’est une pathologie, mais on va dire que ce sont des mauvaises habitudes qui conduisent à beaucoup de pathologies. C’est ce qu’on considère en cardiologie comme étant un facteur de risque cardio-vasculaire. C’est-à-dire un risque de développer une maladie cardiaque ou vasculaire ou des maladies métaboliques comme le diabète, l’hypercholestérolémie.

Donc on encourage beaucoup les gens à bouger. Être sédentaire, c’est le fait de ne rien faire, d’être assis en général, de ne pas faire travailler les muscles. Et donc pour dépenser de l’énergie, il faut bouger. On encourage beaucoup les gens à bouger un peu pour éviter certaines maladies.

Comment la sédentarité affecte-t-elle la santé cardiovasculaire?
Ce sont les maladies cardiaques comme l’hypertension artérielle, vous avez le surpoids qui conduit à d’autres pathologies cardiaques, l’infarctus du myocarde, le développement du cholestérol, la survenue du diabète. Il y a également l’AVC (Accident vasculaire cérébral)…

Et en dehors des maladies cardiovasculaires, que risque-t-on?
C’est prouvé actuellement que cela favorise la survenue des cancers qui font partie des trois premières causes de maladies dans le monde.

Peut-on en déduire qu’elle réduit l’espérance de vie?
Effectivement ! Elle réduit l’espérance de vie.

Quel conseil pouvez-vous donner à ceux qui nous lisent?
Alors le conseil que je peux donner, c’est surtout prendre de bonnes habitudes dès le bas âge, que les parents apprennent aux enfants à bouger, à ne pas rester sur le fauteuil, devant les ordinateurs, sur les tablettes etc. Il faut que l’enfant aille faire du vélo, courir, faire de la natation. Malheureusement, ici on n’a pas trop de pistes cyclables ; ce qui pourrait beaucoup encourager les jeunes à s’activer. Donc c’est dès le bas âge, c’est un apprentissage, ce sont de bonnes habitudes que l’enfant pourra conserver à l’âge adulte. Mais si un enfant voit toujours ses parents assis, ne pas être actifs physiquement, ce sera la même chose.

Quels sports recommandez-vous?
Ce qu’on encourage, c’est les sports dynamiques c’est-à-dire sur une durée assez longue. Pas bouger 5minutes. Tout sport est bon mais, particulièrement, les sports dynamiques. La simple marche pour les personnes un peu plus âgées et pour les personnes entre les deux âges qui peuvent marcher et courir : on recommande 30 à 40 minutes de marche au moins 3 fois par semaine.

Pour les gens qui sont tout le temps au bureau, ce que je recommanderai, c’est de marcher le plus souvent, de se déplacer ; s’il y a des escaliers, les monter au lieu de prendre l’ascenseur, par exemple, se déplacer de temps en temps, bouger, se mettre debout, faire quelques petites contractions des muscles. Pour les petites courses, marcher au lieu de prendre un véhicule. Tout cela permet d’activer les muscles et donc d’améliorer la santé cardio-vasculaire.

Adjiratou Marième DIAW MBAYE 

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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