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La Russie accuse les États-Unis et l’Otan de transformer l’Ukraine en «poudrière»

La diplomatie russe a jugé ce mardi que l’Otan et les États-Unis transforment l’Ukraine en «poudrière» en soutenant ce pays, en proie à un conflit avec des séparatistes pro-russes, et qui accuse Moscou de masser des troupes à ses frontières.

«Le volume de l’aide (militaire) augmente.
Les États-Unis et d’autres pays de l’Otan transforment consciemment l’Ukraine en poudrière», a accusé le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par les agences de presse russes. Il a aussi martelé que la Russie était prête à intervenir pour défendre ses ressortissants, alors que Moscou a distribué des centaines de milliers de passeports dans l’Est ukrainien tout en démentant tout soutien politique et militaire aux séparatistes. «Nous allons tout faire pour garantir notre sécurité et la sécurité de nos citoyens où qu’ils soient. Mais la responsabilité pour cette aggravation hypothétique de la situation reposera sur Kiev et ses parrains occidentaux», a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent alors le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, doit participer ce mardi à des discussions au siège de l’Otan à Bruxelles, en compagnie du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, et du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. Le veille, Dmytro Kouleba a indiqué à la télévision ukrainienne que ces discussions porteront «sur le soutien pratique que l’Ukraine peut obtenir en cas d’escalade armée de grande échelle».

L’Ukraine, qui craint que le Kremlin ne cherche un prétexte pour l’attaquer, a accusé la Russie d’avoir massé plus de 80.000 soldats près de sa frontière orientale et en Crimée, annexée par Moscou en 2014 après l’arrivée de pro-occidentaux au pouvoir à Kiev. En parallèle, les combats sur le front, qui étaient quasiment à l’arrêt depuis une trêve conclue à l’été 2020, ont repris avec intensité ces dernières semaines.

«Désescalade»
Ce mardi, l’armé ukrainienne a ainsi annoncé la mort d’un de ses soldats lors d’une attaque de drone qui a également fait deux blessés, à une trentaine de kilomètres au nord de Donetsk. Depuis le début de l’année, 29 militaires ukrainiens ont été tués alors que le pays avait perdu seulement 50 soldats sur toute l’année 2020. Les séparatistes ont eux aussi fait état d’une vingtaine de morts.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 et le chef de la diplomatie de l’UE ont appelé lundi la Russie à cesser ses «provocations» et à engager une «désescalade». Dimanche, Anthony Blinken a lui mis en garde Moscou sur les «conséquences» en cas d’«agression» russe en Ukraine. Le Kremlin n’a pas démenti ces mouvements de troupes mais assure ne menacer personne, accusant à l’inverse Kiev de «provocations» visant à «aggraver la situation sur le front».

La semaine dernière, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait appelé l’Otan à accélérer l’adhésion de son pays afin d’envoyer un «vrai signal» à la Russie. Depuis 2014, ce conflit a fait plus de 13.000 morts et près de 1,5 million de déplacés. Moscou est largement considéré comme l’instigateur de cette guerre, malgré ses dénégations.

Un renforcement militaire «préoccupant»
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a appelé ce mardi la Russie à mettre un terme à son renforcement militaire aux frontières de l’Ukraine et à cesser de soutenir les séparatistes pro-russes dans ce pays, au cours d’une rencontre avec le chef de la diplomatie ukrainienne.

«Le renforcement militaire considérable de la Russie est injustifié, inexplicable et profondément préoccupant. La Russie doit mettre fin à ce renforcement militaire en Ukraine et autour de l’Ukraine, arrêter ses provocations et cesser toute escalade immédiatement», a-t-il déclaré au cours d’un point de presse.

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