« A force de regarder longtemps au fond des abysses, les abysses regardent au fond de vous », ainsi parlait Nietzsche. N’ayant plus de fonds de commerce pour exister politiquement ou intellectuellement depuis que le Président Macky SALL a affirmé qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2024, certains ont troqué leur toge d’universitaire en échange d’une camisole d’opposant politique pour parler de saison sèche de la démocratie sénégalaise.
Rappelons que la caractéristique majeure de l’université est l’objectivité. Même le parti-pris doctrinal doit reposer sur une démonstration discursive et non sur des supputations et conjectures dont la maïeutique serait simplement conjoncturelle. L’esprit universitaire refuse et réfute l’affirmation gratuite.
« Mal nommer les choses, c’est rajouter au malheur du monde ». Parlons de démocratie ! En faisant abstraction des considérations philosophico-juridiques, retenons que la démocratie repose sur trois principes fondamentaux : la légitimité du pouvoir politique par l’élection, le pluralisme des acteurs politiques et le dialogue entre acteurs ; tout ceci se déroulant à l’aune du droit positif sécrété par le Peuple Souverain et ses représentants. C’est pour cette raison qu’on définit la démocratie comme étant le règne de la majorité dans le respect du droit et des droits de l’homme.
Pour éviter de tomber dans le travers d’un discours populiste propre aux autres, la démocratie sénégalaise a connu, depuis l’arrivée au pouvoir du Président Macky SALL en Mars 2012, une réelle et profonde évolution digne d’une révolution avec le renforcement de ces trois principes qui la gouvernent.
C’est incongru, injuste et déplacé de considérer que c’est l’arbitraire qui est de mise au Sénégal.
Aucune collectivité publique n’est gérée en dehors des règles et procédures définies et retenues par la Constitution, les lois et règlements. Le Président de la République a été élu et réélu dans le respect strict du Droit sénégalais et sur la base d’une légitimité incontestée. Affirmer le contraire serait démagogique. Les autres élections nationales et locales ont suivi la même voie et de manière périodique avec une sincérité et une régularité sans précédent.
Aux locales de 2014 et de 2022, le régime, qu’on qualifie faussement et artificiellement d’antidémocratique, a perdu d’importantes localités sans pour autant essayé de passer outre pour éviter de balafrer la démocratie contrairement à l’idée de « grand coup » qu’on affirme lui avoir porté. Il en est de même des dernières législatives, avec, il faut le reconnaître, une réelle percée de l’opposition réunie autour de l’inter-coalition Yewwi-Wallu, sans la moindre tentative de la part de la Coalition au pouvoir pour renforcer sa majorité.
Pour dire alors, comme sous Senghor, Wade et Diouf, depuis 2012, les sénégalais sont allés aux urnes, ont voté dans la paix et ont choisi librement leurs représentants. Dès lors, ceux qui gouvernent bénéficient d’une légitimité incontestable.
La conséquence de ce qui précède est l’alternance au pouvoir qu’on constate à chaque compétition électorale. La neutralité et l’objectivité de l’Administration n’ont jamais failli nonobstant les mauvaises prétentions et prédictions qu’on a diffusées en amont et que les résultats des urnes ont démenties en aval.
Pour ce qui est du dialogue, il n’a jamais été rompu depuis 2012. Son Excellence, le Président Macky SALL a toujours et partout prôné le dialogue sous toutes ses formes. Il a été socio- politique avec les deux grands rendez-vous qualifiés de « dialogue national » pendant lesquels toutes les forces vives de la nation, éprises de paix, de stabilité et de patriotisme, ont répondu présentes. La main tendue pendant la pandémie du Covid-19 pour la résilience afin de préparer la relance est une illustration parfaite.
Ce dialogue a été aussi administratif et institutionnel. Combien de rencontres entre les agents de l’Administration ont été initiées et présidées par le Chef de l’Etat, Son Excellence Macky SALL ? De l’acte III de la décentralisation en 2013 au Forum Invest en juillet 2023 en passant par la loi sur le contenu local, la rencontre avec les entrepreneurs jeunes, les acteurs culturels, les femmes, les sportifs, les religieux et la diaspora, entre autres dialogues, la démocratie sénégalaise s’est revitalisée sous ce registre.
Du point de vue, institutionnel, le dialogue a été toujours permanent et fécond. L’exécutif collabore avec le législatif dans la préparation des textes qui régissent le pays. Les passages des Premiers Ministres et ministres à l’Assemblée nationale, avec des comportements et paroles les plus ubuesques de certains élus, ont contribué à l’embellissement de notre démocratie.
Mais, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Pour renforcer les règles du jeu démocratique et les droits des acteurs du jeu, toutes les révisions des textes ont cherché le consensus des acteurs politiques pour l’obtenir, à tout le moins, pour avoir une majorité certaine à l’issue d’âpres discussions et échanges dans les sphères habilitées.
Citer Gide, Molière et Hugo pour défendre la liberté est une bonne chose. Mais, là aussi, l’université proscrit le tri sélectif et prescrit l’esprit de synthèse. Ils ont aussi chanté les trains qui arrivaient à l’heure. Personne n’est liberticide, le Président Macky SALL en premier. Mais, il est le garant de la sécurité des biens et des personnes dans le pays qui s’appelle le Sénégal. En tant qu’incarnation de l’Etat, gardien de la Constitution et Président de la République légitimement élu, il a la charge de sauvegarder l’ordre public et l’intérêt général qui sont les paravents de la démocratie. Leur défaut ferait de celle-ci une superstructure bancale et boiteuse qui, à la longue, serait anéantie à jamais.
Il faut juste retenir que les soubresauts, les remous, les contestations, les soulèvements sont de la démocratie, ce que les maladies sont de l’enfant : ils lui permettent de grandir.
Pour que la croissance de l’enfant soit la résultante de sa survie, il lui faut de bons soins. Mais un Etat qui laisse détruire, saccager, incendier, voler, violenter, menacer, défier la justice et l’armée, manquer de respects aux religieux, torpiller le droit, fouler au pied les actes administratifs et cracher sur les institutions, est un Etat qui creuse sa propre tombe et qui va sombrer éternellement dans votre « nuit noire » que nous a évitée l’Etat du Sénégal depuis 2021.
On valide qu’il y a d’Etat que de Justice, mais il n’y a de Justice que par la soumission au droit rendu par la Justice. C’est tout le sens de la gestion de l’Etat du Sénégal par Macky SALL. Un Etat qui retrouve son autorité sans laquelle l’intérêt général disparaît avec son cortège de paix, de sécurité et de prospérité.
Loin d’une saison sèche de la démocratie sénégalaise, les pluies qui arrosent notre pays en ce mois d’août vont faire pousser les bonnes graines plantées par Son Excellence Macky SALL pour l’ancrage de l’Etat de droit, l’équité des territoires, la paix et la sécurité des populations attachées à leurs biens propres et au bien qui leur est le plus cher, le Sénégal. Avec le Président Macky SALL, on saura, aux premières heures du prochain quinquennat, que la démocratie sénégalaise n’est pas tombée de Charybde en Scylla.
Prof. Mounirou SY
Conseiller spécial du Premier Ministre- Maitre de conférences en Droit public à l’Université Iba Der THIAM de THIES
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