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Emilie Gomis, une ambassadrice des JO de Paris 2024 écartée pour son soutien à la Palestine

Emilie Gomis, une ambassadrice des JO de Paris 2024 écartée pour son soutien à la Palestine

– L’ambassadrice des Jeux olympiques de Paris 2024 a été démise de ses fonctions en raison d’un post sur la Palestine, le comité d’organisation estimant que cela était « contraire au devoir de neutralité »

Les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024 ont annoncé la révocation de l’ancienne basketteuse française Émilie Gomis de son poste d’ambassadrice olympique, en raison d’une controverse sur une de ses publications sur les médias sociaux au sujet de la guerre israélienne contre Gaza.

Le 9 octobre, deux jours après l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », attaque transfrontalière menée le 7 octobre par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, Émilie Gomis, également membre du conseil d’administration de Paris 2024, avait publié un post avec des cartes de la France en 1947, 1967 puis 2023, progressivement recouvertes par un drapeau israélien, accompagné d’une question : « Que feriez-vous dans cette situation ? ».

Le comité d’organisation a expliqué, dans un communiqué publié mercredi, que l’Assemblée générale des JO de Paris 2024 a jugé cette publication « contraire au devoir de neutralité, et ne permettant pas à l’intéressée d’exercer ses responsabilités envers Paris 2024 sans parti pris », selon ce qui a été rapporté par le site d’information « The World Monitor ».

Dans un entretien accordé, le 23 décembre, au journal ‘L’Équipe’, Émilie Gomis avait fait amende honorable pour ce qu’elle avait dû qualifier de réaction émotive : « Ce 9 octobre, j’ai réagi avec émotion, ma story a été blessante pour certains, je le reconnais ».

Le comité a ajouté : « Les membres du conseil d’administration et de l’assemblée générale ont pris acte de la condamnation par Émilie Gomis des attentats du 7 octobre en Israël et de toutes les formes d’antisémitisme et de discrimination incompatibles avec ses valeurs ».

Ses détracteurs ont accusé Émilie Gomis d’antisémitisme et de soutenir l’attaque du Hamas, ce que cette dernière a « fermement » démenti.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, l’ambassadrice des Jeux olympiques de Paris 2024 avait déclaré, en octobre, que « les accusations d’antisémitisme auxquelles je suis confrontée sont en totale contradiction avec les valeurs que le sport m’a inculquées et enseignées », s’excusant auprès de toute personne qui se serait sentie offensée par sa publication.

Gomis, ancienne gloire du Basketball français d’origine sénégalaise, vice-championne olympique 2012, a fait partie pendant plus de dix ans de l’équipe nationale française avec laquelle elle a remporté le titre de championne d’Europe en 2009.

Le Comité olympique de Paris 2024 a déclaré qu’il souhaitait « des Jeux olympiques sereins et sécurisés pour tous, mais les organisateurs craignent que l’événement ne soit associé à des questions politiques dans le contexte de la guerre en cours à Gaza et en Ukraine et des problèmes de sécurité intérieure de la France ».

Tony Estanguet, président du comité d’organisation, avait saisi le comité de déontologie du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), qui avait estimé en décembre dernier que la publication de Gomis constituait une « atteinte avérée aux principes éthiques », proposeant la radiation de l’ancienne joueuse des Bleues (194 sélections).

Le CNOSF avait décidé, fin décembre, de proposer la radiation de l’ancienne athlète, l’accusant d’ »atteinte avérée aux principes éthiques ».

Israël mène une offensive contre la Bande de Gaza depuis l’attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, tuant au moins 23 357 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et en blessant 59 410 autres, d’après les autorités sanitaires.

Quelque 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l’offensive du Hamas, selon les autorités de Tel-Aviv.

Environ 85 % des habitants de Gaza ont été déplacés, tandis que l’ensemble de la population souffre d’insécurité alimentaire, selon les Nations unies. Des centaines de milliers de personnes vivent sans abri et le nombre de camions d’aide qui pénètrent dans le territoire s’est vu réduire de moitié par rapport à ce qui prévalait avant le déclenchement du conflit.

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