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De Vladimir Poutine à Recep Tayyip Erdogan, défilé de chefs d’Etats en Asie centrale

De Vladimir Poutine à Recep Tayyip Erdogan, défilé de chefs d’Etats en Asie centrale

Le président russe Vladimir Poutine se trouve jeudi au Kazakhstan tandis que les dirigeants turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Ebrahim Raïssi sont en Ouzbékistan, autre pays de cette région d’Asie centrale de plus en plus courtisée par les grandes puissances.

A Astana, la capitale kazakhe, M. Poutine a été accueilli par son homologue et allié Kassym-Jomart Tokaïev, une semaine après la venue du président français Emmanuel Macron.

Les deux dirigeants ont ensuite participé ensemble par visioconférence à l’ouverture d’un forum sur la coopération russo-kazakhe.

A plus de 1.000 kilomètres au sud, à Tachkent, la capitale ouzbèke, se tient un sommet économique régional qui accueillera notamment les présidents turc et iranien.

Accaparé par son invasion de l’Ukraine, Moscou a vu son influence traditionnelle en Asie centrale contestée par la Chine voisine, désormais incontournable avec son gigantesque projet d’infrastructures des « Nouvelles routes de la soie ».

Et en embuscade, la Turquie, l’Union européenne, l’Iran et les Etats-Unis sont désireux de renforcer leur présence et affermir leurs liens avec les pays de la région, comme en témoigne le ballet diplomatique des derniers mois.

Une attention accrue dont profitent ces ex-républiques soviétiques, désireuses de multiplier leurs partenariats après trois premières décennies post-indépendance marquées par de nombreux conflits intra-régionaux, qu’elles tentent désormais de surmonter malgré quelques tensions persistantes.

A la veille de leur sommet, MM. Poutine et Tokaïev se sont félicités de l’état des relations russo-kazakhes dans des entretiens respectifs à la « Pravda du Kazakhstan » et « Izvestia ».

« Notre partenariat stratégique est véritablement tourné vers l’avenir », a salué le président russe tandis que son homologue kazakh louait une « alliance avec un passé riche et un avenir brillant ».

Peu de détails ont filtré sur les sujets qui seront abordés par les deux hommes alors que M. Tokaïev, diplomate de formation, se présente comme un dirigeant à même de prendre langue tant avec les Occidentaux qu’avec les dirigeants russes, chinois ou turcs.

Il s’agit de la deuxième visite de M. Poutine en Asie centrale en un mois, après celle au Kirghizstan début octobre qui constituait son premier voyage à l’étranger depuis le mandat d’arrêt lancé en mars contre lui par la Cour pénale internationale pour la « déportation » d’enfants ukrainiens.

Retour d’Erdogan
De leur côté, à Tachkent, les dirigeants de neuf pays sont réunis pour un sommet de l’Organisation de coopération économique (OCE).

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, déjà présent la semaine dernière en Asie centrale, retrouve notamment ses homologues des ex-républiques soviétiques de la région, ainsi que le Premier ministre pakistanais et le président iranien Ebrahim Raïssi.

La guerre entre le Hamas et Israël ne devrait pas être au coeur de leur sommet, selon le pays hôte, mais Téhéran a assuré vouloir évoquer le sujet, d’après l’agence de presse officielle iranienne Irna.

Un scénario rendu également crédible par la présence de M. Erdogan, qui a multiplié les diatribes contre Israël.

Et le thème a déjà été abordé mercredi au Tadjikistan lors d’une rencontre entre Ebrahim Raïssi et son homologue Emomali Rakhmon.

« L’architecture politique mondiale est en train de changer sous nos yeux » a déclaré le président ouzbek Chavkat Mirzioïev, qui a également appelé à faciliter le commerce entre les membres de l’OCE.

Les discussions doivent aussi porter sur la coopération humanitaire et le transport, alors que les pays d’Asie centrale, enclavés, tentent d’avoir accès à la mer, notamment via le Pakistan.

Bien que bousculée, la Russie reste un partenaire incontournable dans la région et tente d’affirmer sa présence notamment dans le domaine énergétique, après avoir vu le marché européen se fermer quasiment entièrement en raison des sanctions occidentales liée à l’invasion de l’Ukraine.

Moscou a ainsi lancé des projets énergétiques de grande ampleur, comme la fourniture de gaz vers l’Ouzbékistan via le Kazakhstan, et se positionne sur des projets de centrales nucléaires ou hydroélectriques dans plusieurs pays de la région pour rivaliser avec les propositions européennes ou chinoises.

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