Chronique

Alleluia, le chef a recouvré la lucidité !

Ce n’est pas trop tôt. A la lecture du communiqué du Conseil des ministres d’hier, on pourrait penser que le Chef, qui s’est toujours cru superpuissant et que ses flagorneurs présentent comme un génie politique, commence à retrouver ses esprits et comprendre qu’il y a une autre vie après le pouvoir.

Une vie qui pourrait être un long fleuve tranquille ou très agité, c’est selon. Sont-ce les contrecoups de la désapprobation générale par la communauté internationale de son funeste projet de se maintenir au pouvoir au-delà de la date limite de son mandat ?

En tout cas, quelques heures après les remontrances du département d’Etat américain, l’internet mobile a été rétabli et les gens arrêtés mardi dernier tous libérés dans un pays où les libertés étaient suspendues au bon vouloir du Chef.

Lequel a surarmé sa police et sa gendarmerie, non pas pour protéger ses concitoyens des bandits de grand chemin, mais plutôt pour mater ceux qui s’opposaient à son pouvoir.

Divine surprise, le Chef a aussi instruit son ministre de la Justice de libérer les plus de 1000 prisonniers politiques arrêtés le plus souvent pour avoir manifesté dans la rue, fait un post dans les réseaux sociaux, parodié les unes de journaux ou critiqué le Chef en vertu d’un droit que leur confère la Constitution.

On peut déplorer qu’il se rende compte maintenant seulement — à quelques semaines de son départ ! — que ce charmant pays était si divisé qu’il a besoin aujourd’hui d’un « processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation pour préserver la paix et consolider la stabilité de la nation ».

La faute à qui ? A lui au premier chef et aussi aux comploteurs qui ont joué et lamentablement perdu dans leur funeste projet d’éliminer du jeu politique le plus populaire des opposants de ce pays. Un scénario mal ficelé et exécuté par de piètres acteurs, créant la division et semant la haine dans les cœurs.

Des acteurs qui, malgré les alertes, se sont toujours crus très puissants avec leurs forces de défense et de sécurité appuyées par des nervis pour tuer et mutiler.

De centaines de jeunes portent aujourd’hui les stigmates de cette violence gratuite des gendarmes et des policiers. N’en pouvant plus, certains ont quitté le pays par des voies irrégulières.

Maintenant que le Chef admet que son pays est divisé et qu’il faut une réconciliation, il lui reste à ordonner la libération du leader de l’Opposition et à organiser la présidentielle à bonne date afin de pouvoir faire la passation du pouvoir avec son successeur, le 2 avril prochain.

Ah, à propos de la crise qu’il convoquait pour motiver le report de la présidentielle, on apprend qu’elle est cousue de fil blanc.

L’aveu est de celui qui portait l’amendement et du très intelligent président du groupe parlementaire de l’armée mexicaine qui, dans toute sa candeur, a déclaré au micro de la chaine française F24 que nos institutions fonctionnent normalement !

Kaccor bi -Le Temoin

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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