Dakar-Echo

Abdoulaye Wade et Abdou Diouf valident le report des élections au 15 décembre 2024 et demandent à la jeunesse sénégalaise «d’arrêter les violences»

Abdoulaye Wade et Abdou Diouf valident le report des élections au 15 décembre 2024 et demandent à la jeunesse sénégalaise «d’arrêter les violences»

Abdou Diouf et Abdoulaye Wade demandent, dans une déclaration conjointe, à la jeunesse sénégalaise «d’arrêter les violences». Ils appellent également à rendre l’élection présidentielle «transparente et incontestable».

Dans une déclaration conjointe datée du 11 février et transmise à Dakarecho ce lundi, les deux anciens présidents du Sénégal Abdou Diouf et Abdoulaye Wade appellent la jeunesse sénégalaise «à arrêter immédiatement les violences et la destruction des biens», tout en assurant comprendre leurs «frustrations» et «désarroi».

Les deux anciens présidents affirment également s’être entretenus avec l’actuel président Macky Sall. Ce dernier leur aurait «réaffirmé son engagement (…) de ne pas briguer un troisième mandat et de quitter le pouvoir aussitôt après l’élection présidentielle.»

De fait, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade appellent l’ensemble des dirigeants politiques sénégalais «du pouvoir et de l’opposition» à rendre l’élection présidentielle du 15 décembre 2024 «transparente, inclusive et incontestable».

Crise profonde
Le Sénégal est en proie à une ample contestation depuis que le président Macky Sall a annoncé le report de la présidentielle le 3 février, à trois semaines de l’échéance. Ses partisans à l’Assemblée nationale et ceux de Karim Wade, candidat disqualifié, ont ensuite entériné le renvoi de l’élection au 15 décembre et le maintien du président Macky Sall à son poste jusqu’à la prise de fonctions de son successeur, a priori donc début 2025.

Ce changement de dernière minute, exceptionnel dans un pays vanté pour sa stabilité et ses pratiques démocratiques, a soulevé les cris de «coup d’État constitutionnel».

L’opposition soupçonne le camp présidentiel de s’arranger avec le calendrier parce qu’il est sûr de la défaite de son candidat, le premier ministre Amadou Ba, désigné par M. Sall pour lui succéder. Elle suspecte une manœuvre pour que le président Sall, dont le mandat expirait officiellement le 2 avril, reste au pouvoir, même si celui-ci répète qu’il ne se représentera pas.

Vendredi 9 février, l’ensemble du pays a été secoué par une contestation d’ampleur, qui a été réprimée par les forces de sécurité. Celles-ci dispersaient le moindre rassemblement en tirant des gaz lacrymogènes. Un lycéen de 16 ans a été tué alors qu’il manifestait dans le sud du Sénégal, portant à trois le nombre de tués dans le pays depuis le début de la contestation.

Nouvelle marche prévue
Le collectif Aar Sunu Election («Protégeons notre élection»), qui revendique une quarantaine de groupes citoyens et religieux et d’organisations professionnelles, a appelé à une marche mardi après-midi à Dakar. De nombreux politiques ont dit leur intention d’être à cette manifestation qui s’annonce comme un rendez-vous crucial. Les autorités n’ont donné aucun signe jusqu’alors d’autoriser la marche de mardi.

De plus, les huit universités publiques du Sénégal ont entamé lundi pour deux jours une grève très suivie par les enseignants pour protester contre la mort d’un étudiant dans le contexte des troubles de vendredi à Saint-Louis. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, des universitaires «exigent le rétablissement immédiat du calendrier électoral» et le respect des droits humains.

Articles similaires

Laisser un commentaire