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« 20 milliards de dollars détournés sous le régime d’Abdelaziz Bouteflika », selon le président Abdelmadjid Tebboune

-Des hommes d’affaires, condamnés et emprisonnés, sont accusés d’avoir détourné d’importantes sommes d’argent durant les dernières années de règne du président Bouteflika

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé, jeudi et pour la première fois depuis le début de l’opération de récupération des fonds détournés sous le régime de l’ancien chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika (décédé en septembre 2021), un chiffre concernant les sommes recouvrées par l’Etat.

« Jusqu’à présent nous avons pu récupérer 20 milliards de dollars », a-t-il déclaré lors d’une interview avec des journalistes qui sera diffusée, ce soir, par toutes les chaînes de télévision et de radio publiques.

La présidence algérienne a diffusé un extrait de l’enregistrement sur sa page officielle sur le réseau social, Facebook. Selon Abdelmadjid Tebboune, « l’opération se poursuivra et concernera tous les fonds cachés en dehors des circuits bancaires en Algérie et l’étranger ».

Cette opération vise particulièrement des hommes d’affaires accusés d’avoir profité de « largesses des différents gouvernements de Bouteflika » en obtenant des « avantages indus » leur permettant d’engager des fortunes importantes. Ils ont été arrêtés dès le début du mouvement de contestation, appelés « Hirak » (février 2019), et emprisonnés avant d’être condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement, assorties de saisine de leurs biens mal acquis.

Durant les années 2017 et 2018, des chefs de partis d’opposition et l’opinion publique algérienne se sont posés la question de savoir « où sont passés les 1000 milliards de dollars récoltés par le pays de ses ventes des hydrocarbures durant les 20 ans de la présidence de Bouteflika ».

Après une embellie financière qui aura duré plus de 15 ans, le pays a connu une véritable crise financière qui a contraint les autorités de l’époque à enclencher, dès 2018, la planche à billets (financement non-conventionnel) pour assurer les dépenses de fonctionnement.

Au lendemain de son élection à la tête de l’Etat algérien, le 12 décembre 2019, le président Tebboune s’était engagé à récupérer les fonds détournés, assurant qu’il disposait déjà d’un plan pour cela.

En septembre dernier, à l’occasion de la présentation de sa déclaration de politique générale devant les députés à l’Assemblée populaire nationale (APN), le premier ministre, Aïmene Benabderrahmane avait fait part de lancement de 219 commissions rogatoires internationales, dont 43 exécutées et 156 en cours de traitement par les autorités judiciaires des pays concernés, en vue de saisir et de confisquer des fonds détournés et transférés illégalement à l’étranger.

Selon lui, un comité d’experts, chargé de la gestion du dossier de recouvrement de ces fonds, en coordination avec les représentations diplomatiques algériennes, a été mis en place. Le premier ministre algérien a cité aussi la mise en œuvre des accords et des instruments internationaux (Eurojust, initiative StAR, network GlobE) à cet effet.

Il avait également évoqué la « mise en échec des tentatives de dissimulation et de dissipation des produits de la corruption, grâce au dispositif de veille mis en place à cet effet, ce qui a permis la récupération d’importants biens mobiliers et immobiliers et d’éviter la dissipation de fonds détournés vers l’étranger ».

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