Le chef de l’État a invoqué l’impossibilité pour lui de faire réexaminer par le Conseil constitutionnel les dossiers de candidature à l’élection présidentielle déjà rejetés par cette institution, dont les décisions « ne sont susceptibles d’aucune voie de recours », a-t-on appris, jeudi, de la présidence de la République.
« La Constitution […] dispose que les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours », a répondu Macky Sall aux membres d’un collectif de candidats contestant le rejet de leur candidature.
Les décisions du Conseil constitutionnel « s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles », leur a rappelé le chef de l’État, selon un communiqué de Yoro Dia, le ministre, porte-parole et coordonnateur de la communication de la présidence de la République.
« Le chef de l’État a salué la démarche républicaine des […] représentants du collectif » et « a recueilli [leurs] préoccupations », affirme la même source.
Macky Sall a tenu à leur rappeler que « le Conseil constitutionnel […] a déjà proclamé la liste définitive des candidats admis à se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024 ».
Le chef de l’État a dit toutefois être « ouvert au dialogue sur toutes les questions qui rythment la vie nationale » et a rappelé aux membres du collectif et aux « autres acteurs politiques l’importance du déroulement de la campagne électorale et du scrutin présidentiel du 25 février 2024 dans la paix et la sérénité », ajoute Yoro Dia.
Plusieurs personnalités, dont les anciens ministres Cheikh Bamba Dièye, Cheikh Tidiane Gadio et Alioune Sarr, faisaient partie des personnes reçues en audience par Macky Sall, mercredi, au nom du collectif de candidats contestant le rejet de leur dossier par le Conseil constitutionnel.
Après avoir dénoncé des « manquements graves » notés dans le contrôle des parrainages, ces candidats ont demandé l’« arbitrage » du chef de l’État, afin que le dossier de candidature de chacun d’entre eux soit réexaminé, selon Le Soleil.
« Le parquet ne s’opposera pas à la demande de mise en liberté provisoire de Bassirou Diomaye Faye, si ses avocats en font la demande », rapporte le quotidien Tribune en citant Alioune Sarr, le porte-parole du collectif.
Selon le même journal, M. Sarr a dit tenir cette promesse du président de la République lorsqu’ils ont évoqué avec lui l’emprisonnement depuis neuf mois de M. Faye, dont la candidature à l’élection présidentielle a été déclarée recevable par le Conseil constitutionnel.
« Le report de l’élection n’a pas été évoqué, ni par nous ni par le chef de l’État »
Bassirou Diomaye Faye, fonctionnaire des impôts et des domaines, militant de Pastef, un parti politique dissous par le chef de l’État, est placé en détention préventive pour diffusion de fausse nouvelle, outrage à magistrat et diffamation envers un corps constitué.
Le communiqué du porte-parole de la présidence de la République ne fait pas mention d’une discussion entre les deux parties sur sa libération.
Le Conseil constitutionnel a publié, samedi dernier, une liste de 20 candidats autorisés à briguer les suffrages des Sénégalais.
La plupart des dossiers rejetés l’ont été en raison d’un nombre de parrains insuffisants, selon cette institution. Elle a invalidé la candidature de l’ancien ministre Karim Wade à cause de sa double nationalité.
Quatre-vingt-treize dossiers de candidature avaient été déposés au greffe du Conseil constitutionnel.
Les représentants du collectif de candidats reçus en audience par Macky Sall n’ont pas discuté avec lui d’un report de l’élection présidentielle, selon leur porte-parole.
« Le report de l’élection n’a pas été évoqué, ni par nous ni par le chef de l’État », a écrit le quotidien Libération en citant Alioune Sarr.
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