Le coup de théâtre est total à Dakar. À trois petites semaines du scrutin présidentiel, le président Macky Sall a annoncé hier le report du vote, évoquant une « situation grave et confuse ». Derrière ce prétexte, difficile toutefois de ne pas voir une manœuvre politicienne, selon Maurice Soudieck Dione.
En réalité, cette décision fait suite au rejet par le Conseil constitutionnel de la candidature de Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade et rival désigné de Macky Sall.
Le prétexte ? Une double nationalité franco-sénégalaise. S’en est suivie une levée de boucliers du camp Wade, aussitôt soutenu par la majorité présidentielle. Résultat : le scrutin est repoussé sine die.
Conséquence : le mandat de Macky Sall prenant fin le 2 avril, le pays se retrouvera dans une situation de vide juridique total si d’ici là l’élection n’a pas eu lieu, indique le chercheur en science politique et professeur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Le président sortant n’aura alors plus aucune légitimité. Une crise institutionnelle majeure se profile. Les journées à venir seront décisives pour l’avenir de la démocratie sénégalaise.
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