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Le gouvernement français va déployer des blindés, 2000 véhicules brûlés, 492 bâtiments visés, 875 personnes arrêtées, des événements annulés

Le gouvernement a annoncé vendredi le déploiement de blindés de la gendarmerie pour tenter d’enrayer le cycle des violences, pillages et destructions qui agitent de nombreuses villes du pays depuis le décès mardi du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier.

Les obsèques de l’adolescent sont prévues samedi, a indiqué vendredi Patrick Jarry, le maire de Nanterre, ville à l’ouest de Paris où vivait la victime.

« Il faut continuer d’entourer cette famille, cette maman qui va enterrer son enfant demain », a déclaré M. Jarry devant la presse à l’issue d’une réunion à Matignon, sans donner d’autres détails.

A l’issue d’un deuxième comité interministériel de crise en deux jours, Emmanuel Macron s’est félicité de la réponse « rapide et adaptée » des 40.000 policiers et gendarmes mobilisées dans la nuit de jeudi à vendredi, dont des unités d’intervention d’élite.

Il a annoncé des « moyens supplémentaires » sur le terrain ces prochaines nuits. Des blindés de la gendarmerie seront déployés, selon la Première ministre Elisabeth Borne.

Malgré l’arrestation de 875 personnes dans la nuit de jeudi à vendredi, 492 bâtiments ont été visés, 2.000 véhicules brûlés et des dizaines de magasins pillés, notamment en plein cœur de Paris.

Emmanuel Macron a appelé « tous les parents à la responsabilité », critiquant l' »instrumentalisation » de la mort de Nahel et demandant aux réseaux sociaux le « retrait » de contenus et l’identification d’utilisateurs liés à ces violences urbaines.

Saisi par une vidéo amateur, le tir à bout portant d’un motard de la police mardi matin sur le jeune Nahel lors d’un contrôle routier à Nanterre, continue à embraser de nombreux quartiers populaires du pays.

La question de l’état d’urgence est posée et scrutée à l’étranger, d’autant plus que la France accueille à l’automne la Coupe du monde de rugby, puis les Jeux olympiques à l’été 2024.

La Grande-Bretagne a exhorté ses ressortissants à éviter les zones d’émeutes.

Transports fermés
La décision d’instituer l’état d’urgence, activé pendant la guerre d’Algérie et en 2005 lors des émeutes, n’a pas été retenue pour l’instant.

Mais localement, des mesures de restrictions des déplacements sont prises pour éviter le chaos.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé aux préfets l’arrêt des bus et tramways dans toute la France après 21H00.

Après des couvre-feux à Clamart et Meudon (Hauts-de-Seine) notamment, Marseille a interdit les manifestations vendredi, de même que la préfecture de l’Hérault.

Le gouvernement a aussi décidé l’annulation d’événements « de grande ampleur », selon Matignon, notamment les concerts de Mylène Farmer, prévus au stade de France à Saint-Denis vendredi et samedi.

En outre des fêtes scolaires ont été supprimées, notamment en Île-de-France.

Des incidents vendredi
Des incidents ont de nouveau éclaté dans l’après-midi de vendredi.

Dans le centre de Strasbourg, un magasin Apple Store a été vandalisé, ont constaté des journalistes de l’AFP. A Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), les vitres d’un fast-food ont été brisées et du mobilier renversé à la gare RER et le rideau métallique d’un centre commercial a été pris pour cible, selon une source policière.

Depuis la mort de Nahel mardi, des écoles et des édifices publics ont été la cible de la colère de jeunes habitants des quartiers populaires et incendiés dans de multiples villes de France, rappelant les émeutes qui avaient embrasé la France en 2005 après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.

Le drame à l’origine de l’embrasement s’est produit à proximité de la station de RER Nanterre-Préfecture, lors d’un contrôle de police sur la voiture conduite par Nahel, un mineur connu pour des refus d’obtempérer.

Le parquet considère que « les conditions légales d’usage de l’arme » par le policier auteur du tir « ne sont pas réunies », a déclaré jeudi le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache.

Ce policier de 38 ans a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire jeudi après-midi.

Une vidéo, authentifiée par l’AFP, a montré que l’agent positionné le long de sa voiture tenait Nahel en joue après une course-poursuite et a tiré à bout portant.

La porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme s’est dite préoccupée par les violences qui ont éclaté, tout en demandant à la France de se pencher « sérieusement » sur les « problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre ».

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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