Le Forum civil a sorti une déclaration hier, jeudi 5 octobre 2023, dans laquelle il revient sur ses constats et regrets sur la vie politique sociale. Il déplore, entre autres, les restrictions de libertés, les nombreuses arrestations et les pertes en vies humaines. Par la même occasion, des recommandations ont été adressées à l’Etat.
Le Bureau exécutif du Forum civil se dit hautement préoccupé de l’état des droits et des libertés publiques, la situation sociale et la gestion du processus électoral au Sénégal.
Dans une déclaration publiée hier, jeudi 5 octobre 2023, il regrette le recul inquiétant de l’exercice des libertés publiques collectives notamment de réunion et de manifestation. Le forum civil déplore aussi les restrictions dans l’exercice des libertés publiques individuelles relativement à l’accès à l’information et à l’expression des opinions.
Mieux, il condamne la perte de vies humaines dans le recours à la Police administrative du maintien et du rétablissement de l’ordre public et l’absence ou les lenteurs des enquêtes portant sur les infractions attentatoires à la vie humaine enregistrées à l’occasion de manifestations.
Le recours quasi systématique à l’emprisonnement notamment d’acteurs politiques, de leaders d’opinion, de citoyens et surtout des journalistes et la violation par certains professionnels des médias des règles régissant leur profession sont d’autres griefs soulevés par l’organisation.
A quelques mois de la présidentielle de 2024, le Forum civil désapprouve aussi le maintien en fonction de membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena), à l’expiration de la durée de leur mandat.
La déclaration du Forum civil fait aussi mention de la suspension temporaire, répétitive et fort préjudiciable des données mobiles, de certaines plateformes numériques et d’organes de presse, l’augmentation continue des prix de denrées de première consommation et des dépenses scolaires, la difficile gestion des attentes des communautés par rapport aux retombées du secteur extractif et la forte précarité dans le monde rural (zones frontalières comme celles de l’intérieur du pays) victime du mode de gestion du ministère chargé de l’Agriculture.
La mal gouvernance en matière de lutte contre la corruption, de redevabilité dans le recouvrement des impôts, de gestion des contrats publics doit être pris en compte.
La situation constatée dans la déclaration pousse le Forum civil, en guise de recommandations, à exhorter l’Etat au respect de l’état de droit, en garantissant l’exercice des libertés publiques collectives et individuelles, notamment celles de réunion et de manifestation, à garantir la transparence et l’intégrité du processus électoral, notamment en confiant l’organisation de l’élection présidentielle du 25 février 2024 à une autorité non partisane.
Le rôle de l’Etat est, selon le Forum civil, de garantir à la Police nationale, à l’image de la Gendarmerie et de l’Armée nationales, une autonomie budgétaire et de gestion.
En outre, le Forum civil demande d’inclure, dans les réformes urgentes, la mise en place de juges des libertés et de prendre la juste mesure de la grande désespérance de la jeunesse de voir ses rêves d’avenir fleurir au Sénégal.
Toujours dans ses recommandations, le Forum civil est également d’avis que les acteurs politiques de tout bord et de la société civile doivent faire preuve de responsabilité dans leur déclaration, pour éviter d’exposer davantage notre pays, dans un contexte de tension et d’insécurité au niveau de la sous-région.
Aussi les autorités en charge de l’organisation et de la supervision de l’élection présidentielle sont-elles appelées à l’impartialité, au professionnalisme et à la neutralité dans tout le processus électoral.
Fatou NDIAYE
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