Chronique

La solitude du chef

Quand il sera seul et que les flagorneurs de tous bords ne lui accorderont plus le plus p’tit regard, loin des projecteurs et ors du pouvoir en sa qualité d’ancien Président, le Chef se souviendra sans doute pendant le restant de ses jours et de ses nuits, de ses derniers mois au pouvoir.

Et là où il se trouve actuellement, dans le secret de son cabinet ou l’intimité de sa chambre, il doit bien maudire tous ces faucons qui l’ont poussé à se renier pour être le premier Président de ce charmant pays à arrêter le processus électoral à quelques heures du démarrage de la campagne électorale devant mener au scrutin pour le choix de son successeur.

La commission d’enquête parlementaire devant faire la lumière sur les accusations de corruption, de collusion et de conflits d’intérêts portées contre des juges du Conseil constitutionnel vient d’être mise sous le boisseau. Un enterrement de première classe.

Sans qu’il le laisse transparaitre, le Chef doit bien se sentir esseulé dans son palais où il n’est même pas sorti pour faire ses adieux à la communauté Layene.

Au juste, pourquoi faire ses adieux puisqu’il entend bien jouer les prolongations ! Il doit en tout cas se désoler de la petitesse d’esprit de ses flagorneurs, lui qui rêvait de graver sa présidence dans le marbre de l’Histoire.

On ne retiendra, hélas, de sa gouvernance que ses réalisations infrastructurelles que vient effacer rageusement son bilan immatériel peu reluisant.

Voir la communauté internationale braquer ses yeux sur ce beau pays qui fut un havre de paix, faire des injonctions à son Chef et lui donner des leçons de gouvernance, fait assurément de la peine.

Ça rappelle tristement les injonctions faites à des dictatures—ou des pays dirigés par des putschistes— où les lois sont quotidiennement piétinées et où l’on est peu respectueux des droits de l’Homme.

Dans notre cher Galsen, tous ces messieurs et dames qui ferment les yeux ou tentent d’expliquer ces distorsions à travers des communiqués alambiqués peuvent être comparés à des pyromanes.

Dans leur tentative d’arrêter le cours de l’Histoire, la machine s’est grippée mettant à nu leurs tartufferies que dévoile la communauté internationale dont l’Onu qui appelle à ce que des enquêtes soient menées pour situer les responsabilités dans les morts de jeunes que les forces dites de l’ordre canardent comme des lapins.

La seule conduite à tenir actuellement, c’est de faire respecter les décisions du Conseil constitutionnel. Un Conseil dont la réputation est à jamais ternie par des accusations de corruption et qui est grandement responsable du bazar qui prévaut actuellement dans ce pays !

Et dont tout le monde attend hypocritement qu’il ordonne au Chef d’organiser l’élection présidentielle conformément à la Constitution, de garantir les libertés publiques et surtout d’arrêter de nous pomper l’air avec ces restrictions sur l’Internet mobile dans le seul de nous dissimuler les bavures des forces dites de l’ordre dont on se demande si elles ont seulement subi une formation ne serait-ce que sommaire.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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