Prévue pour le 27 et 28 novembre prochain, la 9e édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique doit accueillir une poignée de chefs d’État ouest-africains. Les gouvernements issus de coups d’État n’ont pas été conviés, tandis que la France affichera pour sa part une présence réduite.
Alors qu’il quittera le pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle de février 2024, le chef de l’État Macky Sall se prépare à recevoir trois de ses homologues africains à l’occasion de son traditionnel Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
Outre le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, déjà présent lors de la précédente édition, le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et le Gambien Adama Barrow sont également attendus. Ce dernier, qui entretient une relation de proximité avec Macky Sall, avait déjà été l’invité d’honneur du Forum en 2018.
Les putschistes snobés
Bien que sollicité par la présidence sénégalaise pour se rendre à l’évènement, le chef de l’État nigérian Ahmed Bola Tinubu n’a de son côté pas encore donné suite. Dakar n’a par ailleurs pas souhaité convier les représentants des gouvernements de la région issus de putschs, parmi lesquels ceux du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso et du Niger.
Une décision qui tranche avec l’édition de l’an dernier, au cours de laquelle le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, s’était fait particulièrement remarquer en prononçant à la tribune une diatribe à l’encontre de la présence française en Afrique.
Côté français, aucun ministre ou secrétaire d’État ne devrait assister au Forum cette année. Des délégations du Quai d’Orsay ainsi que du ministère des armées feront néanmoins le déplacement. Un changement notoire par rapport aux éditions passées, à l’occasion desquelles Paris avait pris l’habitude de dépêcher au moins un membre du gouvernement.
Après l’ex-ministre des armées Florence Parly et l’ancien patron de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, en 2021, c’est l’actuelle secrétaire d’État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, qui avait assisté à l’évènement en 2022.
La France reste cependant particulièrement impliquée sur le plan financier : partenaire du Forum depuis sa création en 2013, la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des armées a renouvelé sa participation, qui s’élevait à près de 700 000 euros l’an dernier.
Valse de prestataires
Sur le volet opérationnel, Dakar a dû se passer des services du prestataire historique de l’évènement, la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS). Si la maison mère du CEIS entre 2020 et 2023, Avisa Partners, invoque des impayés de la part de l’État sénégalais liés aux éditions des deux dernières années, elle a également fait les frais de pressions émises par le ministère des armées français pour se retirer, en raison de sa proximité supposée avec certains États étrangers.
Pour assurer la promotion de l’évènement, le gouvernement sénégalais s’est tourné vers le communicant Dame Babou. À cheval entre la Teranga et les États-Unis, où il a longtemps officié comme journaliste, ce dernier conseille depuis plusieurs années une poignée d’États ouest-africains via son cabinet African Communications Network.
Il avait notamment été actif en amont de la visite de Macky Sall aux États-Unis en 2013, à l’issue de laquelle le président sénégalais avait été reçu par l’ancien chef d’État Barack Obama à la Maison blanche.
Avec Africa Intelligence
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