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Quand l’impunité sème la zizanie au Sénégal

En matière de lutte contre la corruption, le Sénégal traine toujours les pieds. Et ce malgré l’impressionnant arsenal juridique et institutionnel mis en place par l’Etat pour lutter contre ce fléau mondial.

Plusieurs experts en matière de bonne gouvernance sont d’avis que c’est l’impunité qui favorise la résistance à la corruption dans ce pays. Parce que les malfrats sont laissés à leur liberté sans aucune sanction conséquente à la hauteur du délit commis.

Le Sénégal à l’instar de beaucoup de pays africains a ratifié la plupart des instruments juridiques internationaux de lutte contre la corruption dans le cadre de l’UEMOA, de la CEDEAO, de l’Union Africaine et du système des Nations Unies.

C’est dans ce contexte que l’Office National de lutte contre la fraude et la Corruption (OFNAC) a été créée en 2012.

La création de l’OFNAC répond ainsi à la recommandation de la Convention des Nations unies contre la corruption qui demande aux Etats parties de créer un ou des organismes indépendants de lutte contre la corruption.

Ainsi, l’OFNAC analyse et met à la disposition des autorités judiciaires chargées des poursuites les informations relatives à la détection et à la répression des faits de corruption, de fraude et de pratiques assimilées commis par toute personne exerçant une fonction publique ou privée.

L’OFNAC peut recevoir les réclamations, plaintes et dénonciations, diligenter des enquêtes, des investigations, audits et vérifications. Il publie un rapport annuel à l’attention des citoyens.

La déclaration de patrimoine étant un élément du dispositif de prévention de la corruption, l’OFNAC a aussi pour mission de recevoir les déclarations de patrimoine des personnes assujetties et de vérifier la véracité des dépositions. Dans cette dynamique aussi, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a été réactivée en 2012.

Elle a eu pour but de réprimer l’accumulation de richesses exorbitantes, sans commune mesure avec leurs revenus légaux de la part de certains fonctionnaires et dignitaires du régime précédent du président Abdoulaye Wade.

Malgré ces instruments juridiques, la corruption peine à reculer au Sénégal. Elle semble toujours être de mise dans notre pays. En plus, l’attribution de marchés publics ou la forte présence au Sénégal de sociétés citées ou sanctionnées pour des actes de corruption d’agents publics, montrent à suffisance qu’il reste du chemin à faire.

En effet, selon le classement de l’Indice de perception de la corruption 2022 de Transparency international (Ti), le Sénégal stagne dangereusement sur la ligne rouge avec un score de 43/100. Le pays avait obtenu cette même note l’année dernière. Donc après le recul, il renoue avec la stagnation.

Selon le Forum Civil, cette note de 43/100 n’est pas en soi une surprise car, depuis le départ de Madame Nafy Ngom Keita de l’OFNAC, le Sénégal a perdu plus de 6 ans dans la lutte efficace contre la corruption. De plus, aucune réforme, allant dans le sens de promouvoir l’indépendance de la Justice, n’a été faite sans compter l’opacité constatée dans la régulation et la gestion des marchés publics

D’ailleurs, les organes de contrôle de l’Etat font leur travail en menant des enquêtes qui permettent d’identifier et de documenter des faits, mais malheureusement, Il y a l’impunité qui caractérise tout ceci.

Donc, c’est l’impunité particulièrement qui favorise la résistance à la corruption dans ce pays parce que les malfrats sont laissés à leur liberté sans aucune sanction conséquente à la hauteur du délit commis.

NDEYE AMINATA CISSE

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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