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La guerre a fait 20.000 morts à Gaza selon le Hamas, tractations au Caire en vue d’une trêve

La guerre a fait 20.000 morts à Gaza selon le Hamas, tractations au Caire en vue d’une trêve

L’offensive israélienne à Gaza a fait 20.000 morts, a annoncé mercredi le Hamas, au moment où une visite au Caire du chef du mouvement islamiste et des tractations en coulisses relancent les espoirs d’une nouvelle trêve dans le territoire palestinien assiégé.

En dépit des multiples appels à épargner les civils, les frappes israéliennes meurtrières se poursuivent sur la bande de Gaza, de même que les combats au sol, alors que la moitié de la population civile souffre de faim extrême ou sévère, selon l’ONU.

Israël a promis de détruire le Hamas en riposte à l’attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste sur son sol, qui a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les derniers chiffres officiels israéliens.

Environ 250 personnes avaient en outre été prises en otage, dont 129 sont toujours détenues à Gaza, selon Israël.

Le gouvernement du Hamas a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes avaient fait 20.000 morts à Gaza depuis le début de la guerre, dont au moins 8.000 enfants et 6.200 femmes.

Mercredi soir, « au moins 30 personnes » ont été tuées dans le sud de la bande de Gaza par une frappe israélienne qui a touché deux maisons dans l’est de la ville de Khan Younès, à proximité de l’Hôpital européen, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Après une trêve de sept jours qui a pris fin le 1er décembre, les pressions internationales se sont multipliées pour obtenir une nouvelle pause des combats, qui permettrait la libération de plus d’otages et l’entrée d’une aide internationale accrue dans le petit territoire en proie à un désastre humanitaire, soumis à un siège total par Israël depuis le 9 octobre.

Négociée par le Qatar, avec l’appui de l’Egypte et des Etats-Unis, cette trêve avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël.

« Une trêve d’une semaine »
Mais Israël exclut tout cessez-le-feu avant « l’élimination » du Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël.

La guerre « se poursuivra jusqu’à l’élimination du Hamas, jusqu’à la victoire. Ceux qui pensent que nous allons nous arrêter sont déconnectés de la réalité », a répété mercredi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Un responsable du Hamas a affirmé de son côté à l’AFP, à Gaza, qu’un « cessez-le-feu total et un retrait de l’armée d’occupation israélienne de Gaza sont un préalable à toute négociation sérieuse pour un échange » d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Basé au Qatar, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s’est rendu mercredi au Caire pour des discussions avec les responsables égyptiens portant notamment sur « une trêve provisoire d’une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens, des femmes, des enfants et des hommes », a indiqué une source proche du Hamas à l’AFP.

Ces négociations n’ont pour l’instant livré aucun résultat, ont expliqué des sources proches du dossier à la BBC et au Wall Street Journal.

Avant son départ, M. Haniyeh s’est entretenu à Doha avec le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, dont le pays est un allié du Hamas et un ennemi d’Israël.

Selon une source du Jihad islamique, un autre mouvement islamiste qui combat au côté du Hamas, son chef Ziad al-Nakhala ira également au Caire au début de la semaine prochaine.

Mercredi, une source proche des pourparlers a affirmé à l’AFP que les « discussions se poursuivaient » après « une rencontre constructive cette semaine à Varsovie » entre le directeur du Mossad, David Barnea, le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et le directeur de la CIA, William Burns.

« L’objectif est de parvenir à un accord sur la libération des otages (…) en échange d’une trêve et de la libération éventuelle de Palestiniens » détenus, selon cette source.

Un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a jugé mercredi « très sérieuses » les discussions en cours.

Les critiques internationales montent contre la campagne militaire israélienne et son bilan meurtrier.

Le président français Emmanuel Macron a ainsi prévenu mercredi Israël que lutter contre le terrorisme, ce n’est pas « tout raser à Gaza ». De son côté, le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a qualifié la poursuite du conflit de « tache indélébile sur notre conscience collective ».

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, dont le pays est le principal allié d’Israël, a lui estimé que le monde devait augmenter sa pression sur le Hamas, et pas seulement sur Israël.

« Faim extrême »
L’armée, qui a perdu 134 soldats depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre, a affirmé mercredi avoir découvert un réseau de tunnels utilisé par « des hauts dirigeants » du Hamas dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire, et situé « à proximité directe de magasins, de bâtiments gouvernementaux, de résidences et d’une école ».

La guerre a provoqué d’immenses destructions à Gaza, la plupart des hôpitaux sont hors service et 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, selon l’ONU, ont fui leur foyer.

« Nous avons été réveillés par une énorme explosion », a raconté à l’AFP une femme réfugiée dans le camp d’Al-Chaboura à Rafah, Samar Abou Luli. « On a réussi par miracle à fuir. Mais où aller? Il n’y a aucun endroit, aucune école, aucune mosquée, aucune clinique, aucun hôpital, tout est détruit ».

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), la moitié de la population de Gaza souffre de faim extrême ou sévère, et 90% est régulièrement privée de nourriture pendant une journée entière.

« Les conditions permettant des interventions humanitaires à grande échelle doivent être rétablies immédiatement », a plaidé sur X le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a encore une fois mercredi reporté au lendemain un vote sur une résolution destinée à améliorer la situation humanitaire à Gaza, après plusieurs jours de négociations visant à éviter un nouveau veto des Etats-Unis, opposés à un cessez-le-feu.

Au-delà de la guerre à Gaza, le conflit continue d’alimenter les tensions au Proche-Orient.

Mercredi soir, des sirènes – activées en cas de lancements de roquettes ou de missiles – ont retenti dans le nord d’Israël à la frontière avec le Liban, selon l’armée israélienne. Elle a aussi annoncé avoir frappé un « centre de commandement opérationnel » du Hezbollah, allié islamiste du Hamas dans ce pays voisin, et avoir tiré sur des combattants se dirigeant vers la frontière près de Metula.

Le Hezbollah a confirmé dans un communiqué la mort d’un combattant, tué alors qu’il était « en route pour Jérusalem ».

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