Pourtant tout le monde concordait sur le fait que ce doux pays continuerait à rester ce qu’il a toujours été et qu’il ne devrait jamais cesser d’être.
A savoir un ilot de démocratie dans une Afrique en proie à toutes les turbulences, à toutes les convulsions et à tous les démons.
Une démocratie sanctionnée par deux alternances pacifiques mais surtout, son premier Président a été le premier (au risque de nous répéter) à avoir quitté volontairement le pouvoir.
C’était au début des années 80 alors que, partout ailleurs sur le continent, les dirigeants s’accrochaient et que c’était le règne des Présidents à vie.
Et même si à certains moments le pays a connu quelques turbulences, jamais il n’a été dans l’état où il se trouve présentement. Celui qu’une bonne partie de la jeunesse avait choisi à la place d’un presque grabataire qui voulait nous imposer son fils, rassurait.
Un jeune du pays biberonné aux idéaux de gauche. Il nous avait tellement promis de bien gérer ce pays que l’on s’était tous rangé derrière lui. Mais c’était mal connaitre les hommes surtout lorsqu’ils parviennent sous les ors du pouvoir…
A moins de quatre mois de la présidentielle, tout concourt pour indiquer qu’elle est partie pour se tenir dans un climat sinon de violences en tout cas vicié.
Car on n’est pas sûr que le Chef nous laissera un pays en paix avec des cœurs réconciliés. La déchirure est si profonde, la plaie si béante qu’il faudra des rassembleurs pour réconcilier ce beau peuple plus que jamais divisé en deux camps retranchés.
Ceux qui devraient parler ou prendre leurs bâtons de pèlerins restent reclus dans leurs cités religieuses modernisées par le Chef. Un confort qui leur a fait perdre leur rôle de régulateurs sociaux.
Ce pays que nous aimons tous a perdu son âme et n’est plus le même. Il ne sera sans doute plus jamais le même.
Malheureusement, ils ne sont pas nombreux à oser dire la vérité à celui qui décide, les flagorneurs pour qui rien ne se passera faisant écran.
Entre des interpellations qui ne s’arrêtent pas, des opposants, journalistes et chroniqueurs filés et embastillés, la parole se trouve surveillée et traquée.
Le Chef nomme et fait un pied de nez aux lois de la République. Les gens de la société civile ont beau vociférer, ça le laisse de marbre.
Pas question pour lui de revenir sur des nominations qui pourraient compromettre l’esprit du jeu.
Tensions politiques, interpellations d’opposants et réformes électorales controversées continueront de jalonner le long boulevard qui mène à février 2024.
A moins que le Chef retrouve la sérénité et se détourne de ses dangereux faucons qui l’éloignent de la grande porte de l’Histoire.
Kaccor BI
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