Près de 5.000 habitants de Port-au-Prince ont fui, en quatre jours, deux quartiers de la capitale haïtienne à cause des violences qui font rage entre gangs armés dans ce pays pauvre des Caraïbes, gangrené par la corruption et l’instabilité politique.
Au total, 130.000 Principortains ont été déplacés, a relevé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) mercredi (heure locale).
Entre samedi et mardi, les troubles ont poussé 4.972 personnes à fuir leur domicile dans les quartiers Carrefour-Feuille et Savanes Pistaches, selon un décompte de l’agence onusienne. Les trois quarts ont été pris en charge par les services d’accueil d’urgence.
L’Onu estime que 80% de la capitale haïtienne sont aux mains de bandes armées qui terrorisent la population en usant de violence, notamment sexuelle. Le nombre d’enlèvements a également explosé. Le 27 juillet, une infirmière américaine qui travaillait en Haïti pour une ONG locale avait encore été enlevée avec son enfant.
Tireurs embusqués sur les toits, viols utilisés comme arme de terreur, enlèvements, meurtres… La crise sécuritaire aggrave encore une situation humanitaire déjà précaire dans le pays, alors que la moitié des 11 millions d’Haïtiens souffre de la faim, d’après des estimations des Nations unies.
Dans une lettre adressée aux États membres de l’Onu, le secrétaire général Antonio Guterres a appelé au déploiement en Haïti d’une force multinationale, composée de forces spéciales de police avec l’appui d’unités militaires fournies par un ou plusieurs pays.
Cette force internationale, qui n’agirait pas sous la bannière de l’Onu, coopérerait avec le gouvernement local. Fin juillet, le Kenya a annoncé être prêt à prendre la tête de ce groupe d’intervention multinational mais la proposition nécessite le feu vert du Conseil de sécurité.
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