« La démocratie sénégalaise n’est pas fille des temps modernes ; elle est enfant légitime de nos traditions démocratiques sublimées dans des luttes historiques. Ceux qui tentent de lui substituer le produit altéré de leur alchimie politicienne oublient que les faits sont têtus et font, seuls, l’Histoire. » Mamadou Dia, Lettres d’un vieux militant (Compte d’auteur, 1991)
Suite à l’adresse à la nation, le 3 juillet 2023, du président Macky Sall, décidé de ne pas briguer un nouveau mandat de 5 ans le 25 février 2024, trois faits saillants et on ne peut plus têtus empêchent définitivement le chef de la grande majorité présidentielle (Alliance pour la République, coalition Benno Yaakaar et divers alliés) d’user d’un subterfuge pour imposer au pays une affiche dégradante pour la démocratie sénégalaise dont le président Mamadou dressa de son vivant le portrait juste et vrai.
Candidats à la candidature…
Le mercredi 5 juillet 2023, le président de l’Alliance Pour la République (APR), le président Macky Sall, présida, à la salle des banquets du Palais de la République, la réunion du Secrétariat exécutif national (SEN) de l’APR à laquelle j’ai participé en tant que membre. L’ordre du jour de ladite réunion n’a porté, pour l’essentiel, que sur un point : « Comment assurer à l’APR et à la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) la conservation du pouvoir après la décision du président de la Grande majorité présidentielle – le président Macky SALL – de ne pas briguer un nouveau mandat ? »
L’ordre du jour adopté à l’unanimité avait été suivi – comme c’est toujours le cas – du message introductif du président de l’APR qui a demandé à celles et ceux des membres présents du SEN qui désirent être candidats à la candidature unique de BBY à l’élection présidentielle du 25 février 2024 de se manifester avant d’ouvrir la liste des intervenants à la réunion.
Le président Macky Sall maintint sa demande en dépit de la proposition de certains intervenants du Parti qui ont demandé qu’il choisisse seul le candidat à la candidature de l’APR. Je dois dire que le président de l’APR avait été sensible à la proposition, faite lors de son intervention par le frère Luc Sarr, au président Macky Sall, de ne pas se donner un dauphin et d’enregistrer les candidatures à la candidature pendant la réunion.
Quand la parole m’a été donnée, je me suis déclaré, le premier, candidat à la candidature unique de BBY à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Le frère Abdoulaye Diouf Sarr avait été le deuxième et le dernier participant à la réunion à avoir déclaré, comme moi, sa candidature à la candidature de BBY à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
À la clôture de la réunion du SEN, le président de l’APR, de BBY et de la grande majorité présidentielle, le président Macky Sall, demanda une dernière fois, avant de lever la séance, aux frères de l’APR candidats à la candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024 de le lui dire clairement. Voilà, sur la candidature à la candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024, les « faits têtus qui font seuls l’Histoire ».
Pour avoir lu par la suite plusieurs choses inexactes dont les contenus sont libres, j’ai tenu à faire les précisions ci-dessus. Pour ma part, je mets au défi quiconque d’apporter des précisions contraires aux miennes. S’agissant des frères de l’APR dont les noms sont souvent cités dans les médias, je n’ai pas, à ce stade des déclarations de candidatures à la candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024, d’opinion sur leur liberté de se déclarer candidats ou pas.
BBY dans le sillage de l’APR
Le communiqué de presse de BBY, daté du 10 juillet 2023, est – chose étonnamment rare ces derniers mois – très bien écrit. Ledit communiqué est responsable, rassurant et fédérateur. La direction indiquée par le communiqué mènerait à la victoire si la « poursuite (…) des consultations avec les potentiels candidats » – point n°2 dudit communiqué – consacrait l’égalité des chances… Il ne fait aucun doute que le moment est enfin arrivé pour que l’itinéraire bénévole de chacun, le fardeau désintéressé porté par chacun, la générosité attestée, le don de soi et le choix des mots, inspirés par plusieurs sources indépassables pour le retour de la confiance dans le pays, l’emportent sur des considérations dont nous avons déjà payé les prix forts…
Tout indique que le président de la grande majorité présidentielle (APR, BBY et alliés) n’a plus d’autre choix que d’user de son flair politique, comme du reste le 3 juillet 2023, pour garantir au pays, au cours des cinq prochaines années, la paix, la sécurité et l’émergence dans la solidarité. Dans un pays, un continent et un monde gravement percutés, seules de très bonnes qualités d’homme d’État permettent de surmonter les difficultés et de maintenir le pays dans sa marche résolue vers toujours plus de démocratie et de bien-être pour les couches les plus défavorisées, jeunes ou moins jeunes, et les plus nombreuses du Sénégal.
Conversations secrètes ?
Le frère Macky Sall aurait bouclé ses « conversations secrètes » sur les candidatures à la candidature de BBY à l’élection présidentielle du 25 février 2024 sans son conseiller spécial Abdoul Aziz Diop (Lire la Une de Les Échos datés du samedi 15 – dimanche 16 juillet 2023). Je signale que le frère Macky Sall m’a personnellement promis, le mercredi 5 juillet 2023, après la clôture de la réunion du Secrétariat exécutif national (SEN) de l’Alliance pour la République dont je suis membre, de me recevoir pour un entretien en tête-à-tête sur ma candidature à la candidature de BBY à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Si le frère Macky Sall discriminait les cadres de l’instance régulière de notre parti, je n’aurais d’autre choix que de le renvoyer à la conclusion de mon livre intitulé « Gagner le débat… » (Éditions L’Harmattan & Universitaires européennes, février 2023). Je rappelle que le mercredi 5 juillet 2024, j’ai offert et remis en main propre au frère Macky Sall un exemplaire en langue française dédicacé de mon essai « Gagner le débat… » et 6 autres exemplaires correspondant aux versions anglaise, allemande, espagnole, portugaise, italienne et russe de l’essai. Je réaffirme ici ma candidature à la candidature de BBY à l’élection présidentielle du 25 février 2024 avant que ne soit désigné le candidat officiel.
Du subterfuge (de trop)
Le droit de se présenter à une élection présidentielle est un droit civil et politique pour toute personne remplissant les conditions prévues par la loi. Qui suis-je, moi Abdoul Aziz Diop, pour dire que ma candidature est bonne et une autre mauvaise ? Personne n’a le droit de choisir pour le peuple souverain les candidats à une élection. C’est la loi, qui, en dernier ressort, désigne les candidats. Si le président Macky Sall – je n’ose pas le croire – pense pouvoir user d’un subterfuge pour imposer au pays une affiche, il se trompe lourdement et risque de compromettre un départ du pouvoir qu’il veut tranquille comparativement aux départs des présidents Diouf et Wade.
A titre de rappel, voici, selon le grand savant et érudit musulman, Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Maktoum, comment Dieu déjoue le subterfuge de celui dont l’équité est attendue par la collectivité tout entière :
1. Celui qui ne vit que par le subterfuge range ses chiffres sur une table ;
2. Il se félicite du résultat obtenu ;
3. Dieu lui donne l’illusion d’avoir réussi grâce aux premiers résultats encourageants qu’il obtient ;
4. Tout d’un coup, il s’aperçoit qu’un chiffre manque dans le dispositif ;
5. Commence une panique indescriptible.
Pourquoi la panique de l’alchimiste ? Parce que le chiffre manquant est entre les mains de Dieu qui punit de la sorte une vie par le subterfuge. C’est Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Maktoum qui nous gratifia de ce qui précède. Son éclairage est un faisceau de lumière pouvant éclairer la voie par où passe celui qui sait bien partir quand arrive le moment.
Abdoul Aziz Diop est ingénieur pétrolier (1985), environnementaliste (1989), politologue (2005) et lexicométricien (recherches en textologie politique depuis 2005).
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