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Des climatiseurs dans les rue du Qatar pour faire face à la chaleur

Les températures atteignent des niveaux si extrêmes dans le pays que les autorités commencent à équiper les stades, les marchés et même… les trottoirs.

Au Qatar, l’un des pays les plus chauds de la planète où les températures estivales peuvent allègrement atteindre les 46 °C, de plus en plus d’équipements publics sont dotés de systèmes de climatisation… extérieure.

En prévision de la Coupe du monde de 2022, le pays a d’ores et déjà commencé à climatiser ses stades de football. Ainsi, les 40 000 spectateurs que peut accueillir le stade A-Janoub, qui accueillera la compétition, peuvent profiter d’un agréable souffle d’air frais diffusé en continu à leurs pieds, comme le rapporte le Washington Post, dans un long format publié cette semaine.

Et pour faire face à des températures de plus en plus élevées, le Qatar ne climatise pas que ses stades de football : de l’air frais est désormais diffusé sur les marchés, le long des trottoirs ou encore dans les centres commerciaux de plein air, raconte encore le quotidien américain.

« Une question de survie »
Un cercle vicieux, générateur d’émissions carbones, elles-mêmes responsables du phénomène de réchauffement climatique. Le Qatar, plus grand pays émetteur de gaz à effet de serre par habitant selon la Banque mondiale, ne consacre pas moins de 60 % de son électricité à la climatisation. Une consommation qui devrait presque doubler d’ici 2030 par rapport à 2016, selon certains scientifiques.

« Sans ces climatiseurs, la vie à l’extérieur serait tout simplement insupportable », défend Yousef al-Horr, le fondateur de l’Organisation du Golfe pour la recherche et le développement. « C’est une question de survie. Il fait trop chaud. C’est la réalité », concède Neeshad Shafi, du mouvement écologiste Arab Youth Climate Movement Qatar.

Il faut dire que le Qatar a vu ses températures augmenter de plus de 2 °C depuis sa période préindustrielle. Un phénomène dû au réchauffement climatique, conjugué à l’explosion de l’urbanisation et aggravé par l’humidité du Golfe persique. Lorsque l’humidité dans l’atmosphère est très élevée, l’évaporation de la sueur, par le corps humain, est ralentie, voire stoppée.

La climatisation bientôt indispensable ?
Ce qui empêche, de fait, le corps de se rafraîchir. « S’il fait chaud et que le taux d’humidité s’approche des 100 %, il est possible de mourir littéralement de chaud », prévient Jos Lelieveld, chercheur à l’institut Max-Planck de chimie de Mayence (Allemagne), interrogé par le Washington Post.

Les travailleurs étrangers sont particulièrement exposés. Une étude parue en juillet dans la revue Cardiology relève que sur les 571 arrêts cardiaques mortels qui ont touché des migrants népalais sur leur lieu de travail au Qatar, 200 auraient été causés par un « choc thermique sévère ».

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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