De la cocaïne a été détectée dans les tissus musculaires d’une dizaine de requins sauvages au Brésil, d’après une étude publiée par la fondation Oswaldo Cruz. Conséquence du trafic de drogue, le rapport met en lumière les impacts de la présence de drogues illicites dans les environnements.
Des requins à nez pointu intoxiqués par la cocaïne. Au large des côtes brésiliennes, l’étude partagée par la fondation Oswaldo Cruz, explique que treize requins sauvages à nez pointu ont été testés positifs à la cocaïne avec une concentration jusqu’à 100 fois supérieure à celle rapportée précédemment pour d’autres animaux aquatiques. Une source d’inquiétude face aux impacts des contrebandiers, qui déversent des tonnes de cocaïnes dans l’eau.
Afin d’observer ce phénomène, les scientifiques ont disséqué 13 requins à nez pointu sauvages, achetés auprès de petits bateaux de pêche.
Les tissus musculaires ont ensuite été testés à l’aide d’une technique standard pour rechercher de la cocaïne et de la benzoylecgonine, le principal métabolite de la drogue. Les tests démontrent que la substance était notamment concentrée dans les tissus musculaires des animaux.
Les scientifiques se heurtent tout de même à un manque de moyens : le faible nombre de requins analysés ne permet pas d’affirmer que tous les requins de la côte brésilienne sont contaminés par des drogues avec des taux similaires.
Les voies maritimes, autoroutes de la drogue
Alors que le Brésil enregistre d’importantes saisies de drogue lors d’opérations en haute mer, le transport de drogues par voies maritimes apparaît comme courant en Amérique du Sud, exposant les écosystèmes marins à plusieurs dangers.
Dans un rapport du Centre d’études supérieures de la Maritime, il est expliqué que « la cocaïne est au cœur d’un large dispositif d’exportation à échelle mondiale qui reste sans égal dans la zone ».
Par an, près de 1 000 tonnes de cocaïne sont produites en Amérique du Sud. Pour l’acheminement, trois voies peuvent être empruntées : terrestre, aérienne et maritime. Or, dévoile le rapport, « si la voie aérienne et la voie terrestre sont porteuses de vraies problématiques, c’est par la mer que passe le gros du trafic ».
Pire encore : d’après JIATF-South, l’organisation de lutte antidrogue américaine qui accueille les représentants de 14 nations partenaires combattant le narcotrafic, est encore plus pessimiste : selon elle, « 80 % de la drogue emprunte le chemin maritime ».
Avec Fleur Martinho
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