Chronique

Sonko

Un leader est- il né ce lundi 8 mars quand l’homme prononçait son discours en son siège devant tous ses partenaires politiques de l’Opposition et d’ailleurs ?

Il ne manquait que Karim Wade pour faire le plein d’opposants derrière le Chef des patriotes qui devait bien savourer goulument ces instants très importants dans son combat contre le pouvoir de Macky Sall.

Un opposant qui a déclaré urbi et orbi lutter contre un système qui l’a généré et ensuite chassé. Et pareille déconvenue vous radicalise durablement un homme !

Ousmane Sonko avait décidé de parler avant le Président. Qu’il n’a daigné reconnaitre comme tel dans son allocution où il a dicté des points à satisfaire illico presto par le chef de l’Etat.

Ce qui n’est pas inédit dans ce pays où Me Wade donnait du Monsieur Diouf à l’alors président de la République. La grande différence entre Sonko et les autres, c’est son courage et sa témérité.

Il a osé titiller les lois en appelant ses militants et sympathisants à descendre dans la rue. La fougue et la détermination ont fait le reste.

Pour cette cette affaire de massage que ses adversaires ont saisie pour le faire péricliter, il crie sur tous les toits que c’est un complot. Tous ses militants et sympathisants l’ont d’emblée cru.

Et Adji Sarr la masseuse qui l’accuse de viol d’en entendre des vertes et des mûres sur les plateaux, studios-radio et les réseaux sociaux.

Abdoulaye Wade a lutté 27 ans contre le pouvoir du Parti socialiste. Un quart de siècle avec des hauts et des bas. Maitre Wade a su drainer des foules immenses à la place de l’Obélisque, au Parc à Mazout, à Niary Tally et à la Place de France à Thiès.

Aucun opposant n’avait fait mieux que lui jusqu’à l’émergence de Sonko. Cet Ousmane-là, mieux que quiconque, sait parler aux jeunes. Qui l’écoutent. Qui l’adulent. Qui le vénèrent. Un monsieur qui a fait les bancs, du primaire à l’université dans le pays jusqu’à devenir énarque pour intégrer la haute administration.

Certes, d’autres jeunes bardés de diplômes ont rallié l’Opposition mais sans susciter cet engouement monstre. Le phénomène Sonko a uni de jeunes dames, des journalistes qui assument leur choix et d’autres cadres. Ces deux dernières semaines ont prouvé qu’un vent nouveau souffle sur le monde politique.

Nul ne peut contester que Sonko en est le principal catalyseur. Il a su bien surfer sur ces vagues de mécontentement des jeunes et en tirer le maximum de bénéfices. Maintenant, libre aux autres politiciens de vouloir exonérer Ousmane Sonko de la survenue des manifestations.

Contrairement à l’Etat qui, lui, l’accable. Et maintenant que le calme est revenu, le tintamarre politicien reprend de plus belle.

Trois années nous séparent de la prochaine présidentielle qui écarte déjà des candidats poussés par Sonko à une retraite involontaire. 2024 sonne déjà comme la mère des batailles avec une nouvelle race de politiciens pas bedonnants ni friands d’argent.

Gare aux petites phrases malheureuses qui vous plombent un candidat. A jamais.

Moussa Kamara

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