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Me Abdoulaye Wade et le PDS boycottent le dialogue national

Ils sont suivis dans cette politique de la chaise vide par l’Act d’Abdoul Mbaye, la République des valeurs de Thierno Alassane Sall, Tekki de Mamadou Lamine Diallo…

Alors que le Front de résistance nationale (Fnr), notamment la frange « flexible » de la bande à Mamadou Diop Decroix, a donné son feu vert pour participer au dialogue national qui démarre ce mardi, la principale force de l’opposition, le PDS (Parti démocratique sénégalais) a décidé de boycotter la rencontre de ce mardi. Outre le fait de n’avoir pas eu de réponse favorable à ses exigences, le président Me Abdoulaye Wade reproche aussi à son successeur Macky Sall sa gestion solitaire du processus politique et des affaires électorales…

Le Dialogue national démarre officiellement ce mardi, sans doute pour un premier tour pure- ment protocolaire. Le président de la République Macky Sall qui avait lancé l’idée de ce dialogue lors de sa prestation de serment du 02 avril dernier après en avoir parlé dans son discours d’après proclamation de sa victoire par le Conseil constitutionnel. « En vertu du serment que je viens de prêter, je serai le Président de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais. Je renouvelle, par conséquent, mon appel au dialogue sans exclusive ; un dialogue constructif et ouvert à toutes les forces vives du pays; forces politiques, économiques et sociales » avait indiqué le chef de l’Etat.

Les 03 et 04 avril 2019, respectivement dans son adresse à la Nation comme à la célébration de la fête de l’indépendance, le président Macky SALL avait encore manifesté son voeu de rassembler et de se concerter avec les femmes et les hommes convaincus du commun vouloir de vie commune.

7 avril 2019. Après la formation du premier gouvernement du quinquennat, le président Macky Sall a réaffirmé son engagement pour la tenue du dialogue national le 28 mai 2019 ; une date consacrée désormais par le calendrier républicain. Pour ce faire, les travaux préparatoires entamés avec la composante politique, portaient sur la définition des termes de référence (TDR), le choix d’une personnalité neutre pour mener les concertations devant déboucher sur un consensus politique.

Un processus qui a été mené par le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Après avoir louvoyé, l’opposition, du moins sa frange regroupée au sein du Front de résistance nationale (FRN) — sans le PDS toutefois — avait fini par rejoindre le processus après avoir boycotté certaines réunions pour exiger des réponses fermes à ses préoccupations portant notamment sur la désignation d’une personnalité indépendante et consensuelle pour conduire ledit dialogue.

Une doléance acceptée par la majorité qui a rassuré dans une lettre écrite transmise par le ministre de l’Intérieur le FNR sur l’acceptation de cette exigence. A partir de ce moment, plus rien ne pouvait entraver la tenue du dialogue national de ce mardi 28 mai. En réalité, il s’agit d’un processus qui démarre aujourd’hui mais devrait s’étaler dans le temps.

Le FRN a d’autant plus de raisons de prendre part au dialogue que des convergences ont été notées sur le choix de la personnalité indépendante et consensuelle. Du côté du pouvoir le nom de l’ancien ministre Famara Ibrahima Sagna est avancé comme ayant les faveurs du président Macky Sall. Le même personnage est adoubé par l’opposition à travers le Front de résistance nationale.

Un Front qui, à l’issue de sa plénière du dimanche 26 mai, a décidé de participer au dialogue national. Mieux les camarades de Mamadou Diop Decroix qui conduira la délégation du FRN ont aussi choisi Famara Ibrahima Sagna pour diriger ce dialogue national.

S’agissant des concertations sur le dialogue politique, le FRN a proposé, dans le cadre de la mise en place de la commission cellulaire, les personnalités comme le général Mouhamadou Keïta, les professeurs Babacar Kanté, Serigne Diop et Kader Boye et aussi M. Mazide Ndiaye de la Société Civile. « La participation du FRN se fera avec beaucoup de rigueur et de fermeté sur nos positions » indique Mamadou Diop Decroix au téléphone.

Boycott du PDS
Seulement si le FRN Diop Decroix sera ce jour au Palais, la principale composante de l’opposition a décidé de boycotter le dialogue national. Il s’agit du PDS qui sera suivi dans cette politique de la chaise vide par une « aile dure » regroupée au sein du Congrès de la renaissance démocratique « And Dekkil Bokk » composée des partis Act (Alliance pour la citoyenneté et le travail) de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, de Rv (République des valeurs) de Thierno Alassane Sall ou encore de Tekki de Mamadou Lamine Diallo. Ce groupe de partis de l’opposition a opposé un niet catégorique au dialogue, évoquant un problème de convergence d’idées entre les leaders de l’opposition.

Mais encore une fois, c’est surtout l’absence annoncée du plus grand parti de l’opposition, le Parti démocratique sénégalais (PDS) qui pourrait jeter une ombre sur ce dialogue national. Pourtant le PDS et son leader, Me Abdoulaye Wade, ont été bel et bien invités selon le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye qui s’exprimait dimanche sur une radio de la place.

Interpelé sur une participation ou non du PDS, le coordonnateur du FRN Mamadou Diop Decroix s’énerve. « Il faut poser la question au PDS. Il faut vraiment laisser le PDS donner sa position sur sa présence ou non » répond sèchement Diop Decroix.

Un peu tard dans la soirée, Me Abdoulaye Wade et le PDS ont confirmé leur boycott du dialogue national. « Dans son communiqué en date du 09 mai 2019, le PDS, tout en réaffirmant son attachement à un dialogue constructif dans l’intérêt de la démocratie, manifestait son exigence forte de gages de sincérité du pouvoir, notamment dans le choix d’une personnalité neutre, crédible et consensuelle pour diriger les travaux ainsi que le respect des libertés démocratiques, individuelles et collectives des leaders politiques » écrit Me Abdoulaye Wade dans un texte rendu public.

Selon l’ancien président de la République, « à la veille du démarrage des travaux, le PDS, bien qu’invité, n’a encore reçu aucun écho de ses exigences ». Une absence de réponse qui, selon l’ancien président de la République, « conforte notre sentiment que Macky Sall persiste dans sa volonté de gestion solitaire du processus politique et des affaires électorales. C’est pourquoi, le PDS maintient sa décision de ne pas participer au dialogue dans les conditions actuelles ».

Abdou Karim DIARRA

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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