Ah, le pouvoir ! Comme il peut vous changer. Ayant droit de vie et de mort sur ses sujets, on a tendance à se laisser aller à quelques vilains abus.
Pourquoi du reste s’en priver dès lors qu’après Dieu, on reste le plus puissant dans son pays, surtout si celui- ci est une République arachidière. Se retrouver à régir la vie de dizaines de millions de personnes, ça vous grise assurément.
Surtout si policiers, gendarmes et juges sont à votre disposition et mettent au gnouf quiconque n’a pas l’heur de vous plaire. Dans ces conditions pourquoi donc lâcher la proie pour l’ombre ?
Et puis, que valent 12 ans dans un palais aussi luxueux et où personne n’ose toussoter de peur d’être emprisonné ? Rien du tout ! Plutôt prolonger ce pouvoir qui vous autorise toutes les libéralités.
Sans compter que, dans votre entourage, il y a des gens qui, hier pauvres hères, ont découvert les voluptés du pouvoir.
Les fréquents voyages, les belles conquêtes féminines, l’argent que vous amassez à la pelle et surtout les regards envieux des gueux. Les meufs que l’on n’osait même pas zieuter, vous pourchassent maintenant.
Un véritable bonheur, on vous dit ! Pourquoi dans ces conditions ne pas jouer les prolongations dès lors que l’on a un tailleur constitutionnel à côté ? Celui –ci étant très fort dans l’art de vous rapiécer une constitution sur mesure.
C’est un expert qui a déjà fait ses preuves. Un cadre apériste voudrait mettre un terme à tout cette félicité ? A la guillotine ! Quel idiot, ce sinistre sire !
En attendant, je guette avec impatience la réponse de ces messieurs et dames quand un espiègle journaliste demandera à l’un d’eux son avis sur le troisième mandat fourré du Chef. On va bien rigoler.