Liban

Les Libanais encore dans la rue pour dénoncer le naufrage économique de leur pays

Des dizaines de manifestants ont défilé samedi dans le centre-ville de Beyrouth ainsi que dans d’autres villes du Liban pour dénoncer le naufrage économique du pays et crier leur colère contre une classe politique accusée de corruption et d’incompétence.

Le pays, en proie à sa pire crise économique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990) et à une dépréciation historique de sa monnaie nationale, a connu ces deux derniers jours un regain de tension dans la rue lors de manifestations émaillées d’actes de vandalisme.

Samedi, les contestataires ont défilé pacifiquement en début d’après-midi vers le centre-ville de la capitale, reprenant des slogans du mouvement de contestation inédit déclenché le 17 octobre, qui s’était estompé lors du confinement lié à la propagation du nouveau coronavirus.

«Nous sommes ici pour réclamer la formation d’un nouveau gouvernement transitoire doté de prérogatives législatives exceptionnelles qui mette en place une loi électorale juste» en vue d’élections législatives anticipées et de «l’émergence d’une nouvelle élite politique», a affirmé à l’AFP Neemat Badreddine, une manifestante présente près du Grand Sérail, le siège du gouvernement.

«Ce cabinet a adopté les mêmes politiques économiques et sociales que les gouvernements précédents», a ajouté la manifestante, déplorant la demande par les autorités d’une aide du Fonds monétaire internationale et appelant à la démission du gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé.

La monnaie nationale indexée sur le billet vert depuis 1997 au taux fixe de 1.507 livres pour un dollar, a franchi cette semaine le seuil de 5.000 livres pour un dollar, avant de reculer samedi à environ 4.000 livres au lendemain d’une réunion urgente du gouvernement. Les autorités tablent sur une inflation de plus de 50% pour 2020.

A Tripoli, des heurts violents ont éclaté entre les manifestants et l’armée, faisant neuf blessés, selon la Croix-Rouge libanaise. L’armée a notamment tiré des balles en caoutchouc pour permettre le passage de camions transportant des produits alimentaires à destination de la Syrie bloqués par les manifestants, d’après une correspondante de l’AFP sur place.

La contrebande vers le pays voisin en guerre est au coeur d’une polémique, des Libanais déplorant l’inertie des autorités dans le contrôle des frontières. Des contestataires se sont également rassemblés dans les villes de Saïda et Kfar Remmane, dans le sud du pays, déplorant la crise économique et appelant au départ de l’ensemble de la classe politique.

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