Liban

Des centaines de Libanais encore dans la rue pour dénoncer l’impuissance du gouvernement face à l’effondrement économique

Pour la première fois depuis la fin du confinement, les Libanais ont manifesté samedi 6 juin à Beyrouth mais aussi dans le nord du pays. Déjà en octobre dernier, le pays avait été secoué par une contestation inédite contre la classe politique en place.

Plusieurs centaines de manifestants Libanais ont rallié samedi 6 juin le centre de Beyrouth pour fustiger l’impuissance du gouvernement face à l’effondrement économique, des heurts éclatant avec des partisans du mouvement chiite du Hezbollah.

Cette mobilisation sur la place des Martyrs s’est accompagnée d’escarmouches entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. Selon la Croix-Rouge libanaise, quarante-huit personnes ont été blessées, dont 37 soignées sur place.

Le rassemblement de samedi est le premier depuis que les autorités ont commencé à alléger le confinement imposé à la mi-mars pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus. Le Liban a connu en octobre 2019 un soulèvement inédit contre la classe politique accusée de corruption et d’incompétence.

En soirée, selon une source de sécurité, des coups de feu ont été échangés dans la capitale entre les habitants d’un quartier sunnite, bastion de l’ancien premier ministre Saad Hariri, et un quartier chiite voisin, bastion du parti Amal. L’armée s’est déployée et a rétabli le calme, a indiqué l’agence étatique ANI, faisant état de deux blessés.

Plusieurs hautes instances religieuses, mais aussi Saad Hariri et le Hezbollah, ont dénoncé des insultes visant Aïcha, la femme du prophète Muhammad, qui ont été à l’origine des tensions. Ces insultes ont provoqué la colère à Tripoli (nord), où des manifestants ont lancé des pierres sur des forces de l’ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

Mobilisation hétéroclite
En journée déjà les tensions étaient vives à Beyrouth. Parmi les manifestants certains ont appelé au désarmement du Hezbollah.La question des armes du Hezbollah est un des principaux sujets de discorde dans la classe politique. Le groupe est la seule faction à ne pas avoir abandonné son arsenal militaire au sortir de la guerre civile (1975-1990).

Des groupes hétéroclites participent aux manifestations, avançant une pléthore de griefs économiques et sociaux, et réclamant pour certains des législatives anticipées.

Près de la place des Martyrs, à l’entrée d’une rue menant au Parlement, des manifestants qui caillassaient les forces de sécurité et saccageaient des vitrines ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogènes.

Déclenché le 17 octobre 2019, le soulèvement a vu certains jours des centaines de milliers de Libanais battre le pavé pour crier leur ras-le-bol. Depuis l’année dernière, le pays poursuit son effondrement économique qui s’accompagne d’une forte dépréciation de la livre libanaise et d’une explosion de l’inflation. Le chômage touche plus de 35% de la population active, tandis que plus de 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon le ministère des Finances.

Malgré l’essoufflement de la mobilisation ces derniers mois, des cortèges de voitures ont défilé certains jours dans la capitale, tandis que des affrontements à Tripoli ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre, faisant un mort fin avril.

Sous la pression de la rue, un nouveau gouvernement a été formé en début d’année, sans effet. Les autorités ont adopté fin avril un plan de relance économique, et entamé des négociations sur des aides financières avec le Fonds monétaire international (FMI).

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