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Un résident asiatique détenu aux Émirats pour s’être moqué des riches Émiratis dans une vidéo

Dans une vidéo, ce «résident de nationalité asiatique» apparaît en gandoura chez un concessionnaire de voitures de luxe, jetant des dirhams aux employés.

Le parquet des Émirats arabes unis a annoncé l’arrestation d’un homme de «nationalité asiatique» pour avoir diffusé une «image fausse et offensante» des Émiratis, après la publication d’une vidéo humoristique dans laquelle il caricature les citoyens du riche État pétrolier du Golfe.

Dans cette vidéo relayée sur les réseaux sociaux, l’homme apparaît en gandoura blanche, la robe portée par la plupart des hommes émiratis, chez un concessionnaire de voitures de luxe, et demande à voir «la plus chère» en jetant des dirhams aux employés.

Accompagné de deux «assistants» qui portent des liasses de billets, il refuse une Ferrari rouge jugée trop abordable, malgré son prix fixé à 2,2 millions de dirhams (environ 545.000 euros).

En anglais, avec un fort accent émirati, il exige «cette Mercedes, cette Rolls Royce, et un Red Bull». «Gardez la monnaie», dit-il, grand prince, à un homme présenté comme le patron de la concession.

«Usage abusif d’internet»
Selon l’agence de presse officielle WAM, «le parquet fédéral chargé de la lutte contre les rumeurs et la cybercriminalité a ordonné la détention d’un résident de nationalité asiatique.»

Ce dernier est «accusé d’avoir fait un usage abusif d’internet en publiant une propagande polémique qui agite l’opinion publique et nuit à l’intérêt général», a ajouté l’agence dimanche.

Le parquet a estimé que la vidéo «insultait la société émiratie» et que l’attitude de l’homme «ridiculisait» les citoyens émiratis en en donnant une «une image fausse et offensante». Le parquet a par ailleurs «convoqué» le propriétaire de la concession automobile, a précisé WAM.

Parmi les premiers exportateurs de pétrole au monde, les Émirats abritent environ 90% de travailleurs étrangers, la population locale minoritaire étant souvent perçue comme extrêmement privilégiée avec un goût prononcé pour le luxe.

En 2021, les autorités ont renforcé une loi contre les «rumeurs» et la «cybercriminalité», visant notamment les internautes publiant des messages jugés trop polémiques ou critiques.

En juin, une femme a été condamnée à six mois de prison avec sursis pour avoir «interpellé l’opinion publique» en publiant la vidéo d’un échange tendu avec un écrivain koweïtien, anciennement emprisonné aux États-Unis pour agressions sexuelles.

Selon les ONG de défense des droits humains, la liberté d’expression est particulièrement restreinte dans ce pays très soucieux de son image de marque internationale, notamment à travers son célèbre émirat de Dubaï.

Les autorités disent de leur côté appliquer la loi pour défendre leurs «valeurs» et «coutumes».

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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