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Un policier traité de «vendu» parce que noir, dépose plainte annonce le préfet de Paris, Didier Lallement

Il faisait partie des effectifs des forces de l’ordre venus encadrer la manifestation pour Adama Traoré qui a rassemblé 20.000 personnes à Paris.

Un policier noir insulté mardi à Paris par des participants à la manifestation pour Adama Traoré, un jeune homme noir décédé en 2016 lors d’une arrestation, a déposé plainte, a annoncé jeudi sur Twitter le préfet de police Didier Lallement, qui a fait de même.

Une vidéo largement reprise sur les réseaux sociaux montre ce fonctionnaire, membre de la DOPC (direction de l’ordre public et de la circulation), casqué, impassible face à des manifestants scandant en choeur à son adresse : «vendu!». Plusieurs syndicats de policiers ont tweeté cette vidéo, dans laquelle on voit le policier en question être pris à partie.

Il faisait partie des effectifs des forces de l’ordre venus encadrer cette manifestation interdite devant le nouveau palais de justice de Paris qui a rassemblé 20.000 personnes, selon la préfecture de police (PP).

«Soutien total au fonctionnaire de la PP qui a fait l’objet de propos abjects lors de la manifestation du 2 juin. Il a porté plainte et je m’y associe. Son calme et sa dignité sont un exemple qui nous honore», a tweeté Didier Lallement.

La mort du noir américain George Floyd a relancé en France les critiques contre la police accusée de violences et de racisme. Mardi, le comité Adama Traoré, du nom de ce jeune homme noir décédé en 2016 après une interpellation par des gendarmes, a fait le parallèle entre les deux affaires.

Soutien du directeur de la gendarmerie à ses troupes
«Il n’y a pas de race dans la police, pas plus que de racisés ou d’oppresseurs racistes. Il y a des fonctionnaires qui s’engagent pour la liberté, l’égalité et la fraternité et cela au quotidien !», a ajouté le préfet de police.

Mercredi, dans un message interne dont l’AFP a eu copie, le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), Christian Rodriguez, s’est adressé à ses troupes pour leur apporter son soutien. Dans ce billet intitulé «Pas d’amalgame», le général «renouvelle tout (son) soutien et toute (sa) confiance» aux gendarmes impliqués, qui sont placés sous statut de témoins assistés dans cette affaire.

Ces derniers jours, une nouvelle expertise judiciaire les a dédouanés de la responsabilité de la mort de M. Traoré avant qu’une autre, demandée par la famille, conclut à l’inverse.

S’adressant à toute la collectivité des gendarmes, Christian Rodriguez rend hommage à leur travail «face à des situations extrêmement tendues et délicates ». «Il y a indiscutablement une part de fermeté et de force dans votre métier, une force qui se doit d’être toujours légitime», poursuit-il.

Mais, prévient le DGGN, «jamais, je ne céderai aux amalgames, car non, les circonstances entourant le décès d’Adama Traoré en France et de George Floyd aux Etats-Unis ne sont comparables en rien!». «Le décès d’un homme est toujours un drame et il est indispensable d’éviter les comparaisons hâtives, comme toute forme d’instrumentalisation», écrit-il encore.

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