Culture

Un cercle mégalithique complet aménagé au musée des civilisations noires

Le Musée des civilisations noires (MCN) s’est enrichi d’un cercle mégalithique complet, une œuvre ‘’majeure’’ implantée dans ses jardins et inaugurée, ce mercredi, par le ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly, a appris l’APS.

Pour le ministre, ‘’ces pierres constituent l’une des expositions les plus importantes du musée des civilisations noires qui mérite d’être visitée’’.

Abdou Latif Coulibaly estime que ‘’ce patrimoine méconnu pose des défis majeurs que la recherche doit impérativement relever’’.

Il s’agit, dit-il, ‘’de savoir qui étaient les bâtisseurs des mégalithes ? D’où venaient-ils ? Que sont-ils devenus ? De quelles cultures techniques étaient-ils porteurs ? Et quelles étaient leurs motivations ? ‘’.

Ce monument funéraire, composé de 18 pierres (16 en cercle et 2 pierres frontales) orientées vers l’est, désignées sous le nom de ‘’monolithes’’ ou ‘’pierres frontales’’, provient de Santhiou Ngayène dans la commune de Médina Sabakh, dans la région de Kaolack, au centre ouest du Sénégal.

La particularité de ce cercle mégalithique, patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2006, est ‘’la forte concentration de cette aire géographique d’environ trente-six mille kilomètres carrés à cheval entre la Gambie et le Sénégal’’.

Selon l’archéologue Aimé Cantussan du MCN, ‘’on dénombre 1987 sites regroupant 1053 cercles mégalithiques’’.

‘’Ces assemblages de pierres de latérite soigneusement taillées et leurs monticules funéraires associés permettent d’en apprendre davantage sur les vestiges d’une société prospère et organisée, à travers sa maîtrise de techniques précises sophistiquées’’, lit-on dans un document de présentation sur le site de l’UNESCO.

Il y a aussi, ajoute le texte, ‘’ses pratiques sépulcrales anciennes : rites de mise au tombeau, funérailles, ancestralisation du défunt…’’.

Selon les datations en radio carbone, ces cercles qui sont des tombes ont été utilisés du demi millénaire avant JC jusqu’au XVI e siècle.

‘’Ces cercles mégalithiques fouillés en 2008 par les professeurs Augustin Holl et Hamady Bocoum sont des monuments funéraires où on a découvert, pour la première couche, deux inhumations et, en profondeur, dix-sept ensevelissements de squelettes ont été constatés’’, explique l’archéologue Aimé Cantussan.

Il ajoute que ces squelettes étaient en situation de guerre, car il y avait des pointes de flèche sur la cage thoracique de certains squelettes et des crânes fracassées par un objet tranchant.

‘’Apparemment, ce sont des signes de violence qui laissent croire que c’était pendant une situation de guerre’’, précise-t-il.

Directeur général du musée des civilisations noires, le professeur Hamady Bocoum souligne que ces cercles étaient des caveaux familiaux ou ethniques ou de lignage.

‘’On y emmenait des gens durant plusieurs générations et à partir d’un certain moment, on décidait que le cercle devait être clôturé, en ce moment, on faisait tomber la pierre située à l’ouest’’, explique-t-il.

Les quatre sites de ‘’Santhiou Ngayène’’, ‘’Wanar’’, ‘’Wassu’’ et ‘’Kerbatch’’ du patrimoine mondiale de l’humanité répartis le long de la frontière sénégambienne représentent une concentration unique de plus de 1000 monuments porteurs d’une valeur universelle exceptionnelle, selon l’UNESCO.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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