Culture

Un autoportrait de Rembrandt vendu 16 millions d’euros en 6 minutes chez Sotheby’s à Londres

Le tableau représentant le peintre à 26 ans a été acheté mardi lors d’une vente chez Sotheby’s à Londres. Un record pour un des rares portraits encore dans des mains privées.

Son passage chez Sotheby’s aura été de très courte durée. L’œuvre était estimée entre 12 et 16 millions de livres (13 et 18 millions d’euros). Après 6 minutes d’enchères, elle est finalement partie pour 14,5 millions de livres (16 millions d’euros).

C’est un record pour un autoportrait de Rembrandt vendu aux enchères, détrônant un précédent record de 6,9 millions de livres pour un autoportrait de l’artiste vendu en 2003, a souligné Sotheby’s dans un communiqué. Durant sa carrière, l’artiste a peint, dessiné ou gravé les traits de son visage plus de 80 fois.

Le tableau de 15 cm sur 20 cm, signé et daté de 1632 par le grand maître flamand, le représente à l’âge de 26 ans en tenue d’apparat, vêtu de noir avec un chapeau en feutre et une grande collerette de dentelle blanche.

Le tableau n’a été authentifié qu’en 1996, après une analyse ayant montré qu’il avait été réalisé sur le même bois de chêne que le support d’un portrait fait par Rembrandt de son ami Maurits Huygens.

Le peintre sous son meilleur jour
Selon George Gordon de Sotheby’s, la tenue formelle, peu habituelle parmi les dizaines d’autoportraits de l’artiste, suggère qu’il avait peut-être voulu se montrer sous son meilleur jour alors qu’il courtisait celle qui allait devenir sa muse et son épouse, Saskia van Uylenburgh, afin de convaincre ses parents qu’il était un bon parti.

Réalisé juste après son installation à Amsterdam, le tableau a aussi pu servir de carte de visite et à montrer aux potentiels clients la situation florissante du peintre. Selon M. Gordon, il a été réalisé en un temps très court, car l’arrière-plan n’avait pas encore fini de sécher lorsque l’artiste a apposé sa signature.

Avec un calendrier chamboulé par la pandémie du nouveau coronavirus, Sotheby’s a décidé de tenir sur une seule soirée une vente réunissant plus de 500 pièces de toutes les époques, depuis les maîtres anciens jusqu’aux contemporains. Parmi elles, des Picasso, Matisse ou Chagall.

Un Banksy vendu 2,4 millions d’euros au profit d’un hôpital de Palestine
Le triptyque Vue de la mer Méditerranée, 2017 mis à l’encan chez Sotheby’s à Londres s’est arraché bien au-delà des estimations. Les bénéfices seront reversés à un centre de soin pour enfants de Bethléem.

Banksy a plus que jamais la cote. Un triptyque du street artiste sur la crise migratoire a été vendu 2,2 millions de livres (2,4 millions d’euros) chez Sotheby’s à Londres, au profit d’un hôpital pour enfants de Bethléem, en Cisjordanie. Le résultat a largement dépassé les estimations – entre 800.000 et 1,2 million de livres (883.000 et 1,3 million d’euros).

Les trois peintures à l’huile qui composent Vue de la mer Méditerranée, 2017 constituent une réponse de l’artiste à la crise migratoire qui frappe l’Europe depuis les années 2010. Celui-ci a «pris trois vieilles toiles romantiques qui représentaient des paysages marins du XIXe siècle», qu’il a ensuite parsemées de «gilets de sauvetage ou de bouées abandonnées», explique Sotheby’s dans un communiqué.

De Bristol à Bethléem
Avec ces toiles, Banksy «juxtapose dans son style inimitable un genre artistique historique avec une question politique contemporaine – la mort tragique de milliers de migrants qui ont tenté de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Union européenne», selon la maison d’enchères. Plus de 100.000 migrants ont tenté de traverser la Méditerranée en 2019 et plus de 1.200 ont péri en mer, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

Depuis sa création en 2017, le triptyque était exposé à Bethléem, dans l’hôtel «The Walled Off» ouvert par l’artiste lui-même, où toutes les chambres donnent directement sur le mur érigé par Israël en Cisjordanie.
Vue de la mer Méditerranée
L’artiste originaire de Bristol a annoncé qu’il reverserait l’intégralité des bénéfices à l’hôpital BASR de Bethléem, afin de financer une nouvelle unité de prise en charge des AVC et l’achat d’équipements pour la rééducation d’enfants.

L’artiste contemporain aborde régulièrement la question de la crise migratoire. En 2015, il avait peint un portrait de Steve Jobs, cofondateur d’Apple et fils d’un migrant syrien, sur le mur d’un camp de réfugiés à Calais, dans le nord de la France. Il avait aussi réalisé en 2019, à la Biennale de Venise, le pochoir d’un enfant en gilet de sauvetage, tenant une fusée de détresse rose.

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