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Plus de 158 morts dans une série d’explosions au Sri-Lanka lors des fêtes de Pâques

La communauté chrétienne du Sri Lanka vient d’être frappée par huit explosions, en pleine célébration des fêtes de Pâques. Une septième explosion a causé la mort d’au moins deux personnes dans un hôtel de Colombo. Ces déflagrations ont causé la mort d’au moins 158 personnes, d’après le bilan policier qui reste toujours provisoire. 35 étrangers ont péri dans ces attaques.

Plusieurs explosions se sont produites dimanche dans trois églises et trois hôtels du Sri Lanka, notamment dans la capitale Colombo, alors que les fidèles assistaient à la messe de Pâques. La police a précisé qu’un total de huit explosions avaient été recensées, dans trois hôtels haut de gamme et une église de Colombo, ainsi que dans deux autres églises proches de la capitale. Deux nouvelles explosions ont causé la mort d’au moins deux personnes dans un hôtel de Colombo, a indiqué en fin de matinée la police locale.

Ces déflagrations ont causé la mort d’au moins 158 personnes, d’après le bilan policier qui reste toujours provisoire. Un responsable de la police a indiqué sous couvert de l’anonymat qu’au moins 45 personnes avaient été tuées dans la capitale, où trois hôtels et une église ont été frappés. 67 personnes ont aussi péri dans l’église Saint-Sébastien de Negombo, une localité juste au nord de la capitale. Et 25 autres ont trouvé la mort selon la police dans une explosion dans une église de Batticaloa, dans l’est de l’île.

Priests walk into the St. Anthony’s Shrine, Kochchikade church after an explosion in Colombo, Sri Lanka April 21, 2019. REUTERS/Dinuka Liyanawatte

Au moins 160 personnes ont également été blessées, a annoncé un responsable hospitalier. « Cent soixante personnes ont été admises et davantage sont en train d’arriver », a ainsi déclaré un responsable de l’Hôpital national de Colombo. Outre l’église de Negombo, au nord de Colombo, une troisième église, située à Batticaloa (Est), a également été prise pour cible. Un responsable de l’hôpital local a affirmé que 300 personnes avaient été blessées.

Le bilan pourrait s’aggraver encore car on dénombre des dizaines de blessés dans cette vague d’attaques d’une violence rare, selon des sources hospitalières.

« Une tentative coordonnée pour provoquer des meurtres »
La nature exacte de ces déflagrations demeurait inconnue dans l’immédiat et aucune revendication n’a été faite.Mais le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait alerté ses services il y a dix jours en indiquant qu’un mouvement islamiste appelé NTJ (National Thowheeth Jama’ath) projetait « des attentats suicides contre des églises importantes et la Haute commission indienne ».

Le président sri lankais Maithripala Sirisena s’est dit choqué par cette série d’explosions. De son côté, le ministre des Finances Mangala Samaraweera a déclaré sur Twitter que les attaques avaient tué « de nombreux innocents » et semblaient « une tentative coordonnée pour provoquer des meurtres, le chaos et l’anarchie ».

Les premières explosions qui ont été rapportées se sont produites à l’église Saint-Anthony, dans la capitale, et à l’église de Negombo. Des dizaines de blessés de l’explosion de Saint-Anthony ont été admis à l’Hôpital national de Colombo.

« Attentat contre notre église, s’il vous plaît, venez nous aider si des membres de votre famille s’y trouvent », peut-on lire dans un message en anglais posté sur le compte Facebook de l’église Saint-Sébastien de Katuwapitiya, à Negombo (nord de Colombo). Sur ce même compte, une vidéo et des images présentent des corps étendus et ensanglantés sur le sol de l’église.

« Des morceaux de corps éparpillés partout »
« Réunion d’urgence dans quelques minutes. Les opérations de secours sont en cours », a tweeté de son côté le ministre des Réformes économiques Harsha de Silva. Il a fait état de « scènes horribles » à l’église Saint-Anthony et dans deux des hôtels visés où il s’est rendu. « J’ai vu des morceaux de corps éparpillés partout », a-t-il tweeté, ajoutant qu’il y avait « beaucoup de victimes dont des étrangers ».

« S’il vous plaît restez calmes et à l’intérieur », a-t-il ajouté.

Cette île de l’océan indien est en grande majorité bouddhiste, le catholicisme n’étant que la quatrième religion, après l’hindouisme et l’islam. Environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, dont la population totale est de 21 millions d’habitants. Le pays compte environ 70 % de bouddhistes, 12 % d’hindouistes, 10 % de musulmans et 7 % de chrétiens.

Les catholiques sont perçus comme une force unificatrice car on en trouve chez les Tamouls comme chez la majorité cinghalaise. Certains chrétiens sont cependant mal vus parce qu’ils soutiennent des enquêtes extérieures sur les crimes de l’armée sri-lankaise contre les Tamouls pendant la guerre civile qui s’est achevée en 2009.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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