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Mieux protéger ses données en ligne

Il est désormais possible de faire supprimer davantage de résultats dans le moteur de recherche de Google. Mais sans certitude que la société américaine cède à toutes les demandes

Son numéro de téléphone en ligne, son adresse postale, voire une copie d’un document d’identité… Autant d’informations qui sont de plus souvent publiées sur internet, souvent sans le consentement de leurs propriétaires.

Pour tenter de mieux protéger les internautes contre une utilisation abusive de ces données sensibles, Google vient d’étendre, cette semaine, la possibilité de déréférencer certaines pages. Une initiative qui sera utile pour certains internautes. Mais Google prévient: il ne cédera de loin pas à toutes les demandes.

L’idée est simple: supprimer certains liens du moteur de recherche. Il ne s’agit donc en aucun cas de supprimer les pages et les sites web contenant des informations nous concernant – Google n’en a de toute façon évidemment pas le pouvoir –, mais de faire en sorte qu’elles n’apparaissent plus dans les résultats de recherche. Cela ne concerne pas le darknet, où le moteur de recherche de Google ne fonctionne pas.

Lutter contre le «doxxing»
L’idée générale est exposée ainsi par la multinationale: «Google peut supprimer des informations personnelles si elles exposent la personne concernée à un risque d’usurpation d’identité, de fraude financière ou de contact direct nuisible, ou à d’autres préjudices, y compris le doxxing, qui consiste à partager vos coordonnées dans un but malveillant.»

Depuis cette semaine, Google permet aux internautes de déréférencer des pages contenant ces informations: des numéros d’identification officiels confidentiels (tels que les numéros de sécurité sociale aux Etats-Unis), des numéros de comptes bancaires, des numéros de cartes de crédit, des images de signatures manuscrites, des images de pièces d’identité, des documents officiels sensibles et à diffusion restreinte (comme les dossiers médicaux), des coordonnées personnelles (adresses physiques, numéros de téléphone et adresses e-mail), ainsi que des identifiants de connexion confidentiels.

Aussi pour les photos
Il était déjà possible de déréférencer des pages contenant certaines des informations précitées, et Google en a étendu la liste, notamment concernant les coordonnées personnelles. Les personnes qui trouvent des photos mises en ligne à leur insu sur internet, des photos intimes, des photos trafiquées, des images de mineurs ou encore des noms associés de manière erronée à de la pornographie, peuvent agir.

Ensuite, il faut pouvoir justifier auprès de Google deux choses, pour que la société accepte la demande. D’abord, prouver que vos coordonnées y figurent. Ensuite, il faut pouvoir prouver que l’un des deux éléments suivants est présent: soit que des menaces explicites ou implicites vous concernent sur le site web en question, soit que s’y trouvent, selon Google, des «incitations, explicites ou implicites, à nuire ou à harceler autrui».

Aucune garantie
Il ne suffit donc pas que l’on trouve déplaisant que son adresse e-mail figure sur un site. Il faudra également pouvoir démontrer que cette publication risque de porter préjudice. Google propose un formulaire en ligne à remplir.

Ensuite, la société envoie une confirmation par e-mail, examine la demande, et se réserve le droit de demander davantage d’informations. Le tout peut prendre plusieurs jours. Sans surprise, Google suggère à ses utilisateurs de contacter d’abord le site web en question pour faire retirer le contenu, avant de s’adresser à ses services – c’est déjà possible par exemple sur Facebook.

Et il n’y a aucune garantie que Google accepte chaque demande. Jusqu’à présent, la multinationale n’acceptait que 13 % des demandes, affirmait cette semaine Michelle Chang, responsable de la gestion des données chez Google Search, à l’agence Reuters. Elle s’attend à ce que cette proportion augmente avec l’extension à de nouvelles données, mais ne dit pas pourquoi.

Chaque année, Google reçoit plusieurs dizaines de milliers de demandes de déréférencement. Il n’est pas clair si ce sont des machines ou des humains, ou une combinaison des deux, qui examinent toutes ces requêtes.

Plusieurs procédures
A noter par ailleurs que Google fait une différence entre les internautes se trouvant dans l’Union européenne et ceux situés dans le reste du monde. Ceux en Europe – doivent répondre a priori à des exigences moins élevées pour obtenir le déréférencement de pages. ■

ANOUCH SEYDTAGHIA

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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