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Malgré la gravité des faits pour lesquels Il est poursuivi, pourquoi Ousmane Sonko a été placé sous contrôle judiciaire…

Le doyen des juges du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Samba Sall, a inculpé et placé sous contrôle judiciaire, hier, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, pour des faits de viols et de menaces de mort. Selon les conseils de l’opposant, l’arbitrage et le rapport de forces favorable au peuple ont permis la libération de l’opposant Ousmane Sonko.

Après la levée de sa garde à vue le week- end dernier pour les délits de trouble à l’ordre public, provocation à une manifestation non autorisée et appel à l’insurrection, Ousmane Sonko n’avait passé la nuit de dimanche à lundi dans les locaux de la Section de Recherches de la gendarmerie, à Colobane, que parce qu’il faisait l’objet d’un mandat d’amener dans le cadre d’une autre affaire.

Il s’agissait de la plainte pour viols et menaces de le concernant. Présenté très tôt hier matin devant le doyen des juges en exécution du mandat d’amener, le leader de Pastef est rentré chez lui après avoir été placé sous contrôle judiciaire.

Pour l’occasion, le palais de justice Lat Dior de Dakar avait des airs de camp retranché. L’accès était interdit aux journalistes et au public. Aux alentours, dans le quartier de Niayes Thioker, des manifestants, sortis en masse, scandaient et criaient « Sunu société yeugatouna, Ar sunu démocratie, libérer sunu démocratie, Soko lalé so lalé Sonko dinala dor » tout en arborant les couleurs du drapeau national pour demander la libération du leader du Pastef, Ousmane Sonko.

Le décor était inhabituel. Pour des raisons de sécurité et par crainte de pillages, magasins, boutiques, points d’argent ou multiservices étaient fermés. Après plusieurs heures d’attente du public sous le soleil, les conseils de la défense sortent du tribunal pour annoncer que le doyen des juges, Samba Sall, a placé leur client sous contrôle judiciaire c’est-à-dire une liberté provisoire encadrée par des restrictions et des limitations de liberté pour l’opposant.

A en croire à Me Youssoupha Camara, Ousmane Sonko a nié les faits de viols et de menace de mort qui lui sont reprochés. Il considère qu’il est victime d’un complot qui l’a mené devant le doyen des juges. « Il y avait à l’audience 16 vaillants avocats. Ils se sont battus depuis le début, arme judiciaire à la main pour obtenir une mesure salutaire qui a été délibérée par le doyen des juges.

Ousmane Sonko est placé sous contrôle judiciaire. Nous prenons cela comme un bel acquis pour la défense, mais estimons devoir rester vigilants sur la suite de la procédure. Comme vous le savez, il y a une autre affaire d’appel à l’insurrection pour laquelle l’Assemblée nationale a été saisie et pour laquelle une demande de levée d’immunité parlementaire a été faite contre monsieur Ousmane Sonko.

Au-delà de cela, il y a une procédure pour laquelle il a été arrêté à la cité Mermoz et hier, la garde à vue avait expiré à 16 heures. Il était normal que, lorsque la garde à vue a expiré, que les autres (Ndlr, le garde du corps de Sonko et un caméraman d’un site de la place) soient libérés. Lui a été maintenu par le fait d’un mandat d’amener.

Pour des raisons de sécurité, nous avons décidé qu’il reste là-bas pour être présenté aujourd’hui devant le juge. Le doyen des juges a pris ce qu’on appelle une ordonnance contraire au réquisitoire du procureur de la République qui avait demandé le mandat de dépôt dans le contexte cependant où le juge du 8ème cabinet avait été saisi.

Mais aujourd’hui, le doyen des juges a pris son contre-pied estimant, compte-tenu des éléments objectifs de la procédure que je ne peux point révéler ici, devoir le mettre en liberté provisoire sous contrôle judiciaire » a déclaré pour sa part Me Bamba Cissé.

« Il est temps que l’on se débarrasse de juges et de procureurs qui pervertissent notre système judiciaire »
Abondant dans le même sens, Me Ciré Clédor Ly considère que la détention de leur client était arbitraire et illégale. Il est inculpé du dossier de viol et le juge a apparemment augmenté les menaces de mort. L’important, c’est qu’on a imposé un rapport de force à la population. Cette population, par sa mobilisation, a montré qu’elle n’a pas eu confiance en la justice.

En réalité, c’est le rapport de force qui a effectivement empêché que l’escalade continue contre Ousmane Sonko. Il est temps que l’on se débarrasse des juges et des procureurs qui pervertissent notre système judiciaire. Le procureur de la République, le doyen des juges et tous magistrats qui ont toujours été à la solde du pouvoir exécutif faisant reculer l’Etat de droit doivent démissionner et enlever de leurs robes. Mon client n’a jamais eu peur, il sait que le peuple a rompu avec l’Etat dictatorial. Le peuple était convaincu de ce qu’il (Ndlr, Sonko) était sous le coup d’un complot.

Ousmane Sonko a fait sa déclaration conformément aux dispositions de la loi sous le contrôle du secret de l’information. Il n’y a pas de charges, il y a que des incriminations de viols et de menace de mort.

Maintenant, il est manifeste que la décision du contrôle judiciaire, qui a été prise, n’est pas un cadeau parce que les gens du pouvoir ont compris que le peuple en a assez de la manipulation de la justice. Le peuple estime que les complots qui sont le fait de personnes qui sont dans l’appareil judiciaire et qui sont complices de l’exécutif doit cesser.

C’est sous la poussée populaire qu’on a eu ce résultat. Cela prouve aussi que le viol a participé d’un complot déshonorable. Il faut qu’on sache que la liberté provisoire, de mémoire d’homme, n’a jamais été accordée dans ce pays en matière criminelle. Si Sonko est accusé de viol, pour eux dans leur esprit, ils mettent une incrimination criminelle.

Dans la liberté provisoire, il n’y a même pas de limitation dans la durée de la détention. Tout cela, en réalité, permet d’avoir des enseignements selon lesquels le complot a avorté.

Deuxièmement, il y a une existence de ce complot par l’attitude qui a été adoptée. Et troisièmement, une instrumentalisation de la justice. L’arbitrage du peuple a permis de mettre fin au complot, a soutenu en conclusion Me Ciré Clédor Ly.

Mamadou SY

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