Les transferts de fonds des migrants vers leur pays d’origine dépassent désormais l’aide au développement et les investissements directs.
En 2019, les fonds envoyés par migrants et diasporas dans leur pays d’origine ont dépassé, pour la première fois, le total des investissements des entreprises étrangères dans les pays à bas et moyen revenus, selon une étude de la Banque mondiale.
Sans parler des transferts informels
Ces envois se sont ainsi élevés l’année dernière à près de 550 milliards de dollars, devenant première source de financement extérieur de ces pays : c’est plus de trois fois le volume de l’aide publique au développement », précise la Banque mondiale. Et ce, sans parler des transferts informels, qui pourraient représenter entre 35 % et 75 % des flux comptabilisés.
Les cinq principaux pays destinataires sont l’Inde (82 milliards), la Chine (70), le Mexique (38), les Philippines (35) et l’Égypte (26). Mais, en proportion du PIB, ce sont les Tonga, Haïti, le Népal, le Tadjikistan et le Kirghizistan.
Les transferts financiers des #migrants vers leur pays d’origine représentent désormais la première source internationale de financement du #développement, dépassant les investissements étrangers (en baisse depuis 2008) et représentant plus de 3 fois l’#aide au développement. pic.twitter.com/MX0yS1MBSC
— Arnaud Zacharie (@ArnaudZacharie) January 7, 2020
Indispensables pour les familles, ces transferts financiers se traduiraient, toujours selon la Banque mondiale, par une hausse des dépenses d’éducation, de santé et un recul de la pauvreté.
Le Sénégal en tête en Afrique Francophone
des pays fConcernant les pays africains, l’Égypte arrive en tête, suivie par le Nigeria (25 milliards). En Afrique francophone, le Sénégal (2,4) devance le Congo démocratique (1,9). Le Mali a reçu environ 964 millions de dollars, soit 5,4 % du PIB du pays. Dont près de 245 millions des 120 000 Maliens vivant en France.
Des frais exorbitants
Ces envois d’argent sont toutefois freinés par les frais de transfert exorbitants : en 2018, ils atteignaient jusqu’à 9 % du montant des transactions en Afrique. Ce qui ne devrait pas entraver leur progression sur le long terme, étant étroitement liés aux flux migratoires. Et ces derniers ne devraient pas ralentir, en raison de l’écart des niveaux de vie et des conséquences du réchauffement climatique, conclut la Banque Mondiale.
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