Le territoire semi-autonome est depuis plusieurs semaines le théâtre d’une contestation historique — un million de personnes dans les rues le 9 juin, près de deux millions de protestataires le 16, contre un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale.
Devant la pression de la rue, la cheffe de l’exécutif pro-Pékin Carrie Lam a annoncé la suspension du texte, mais les contestataires réclament sa démission ainsi que le retrait définitif du projet de loi.
#LIVE: Protestors have jammed the doors of the Wan Chai district police headquarters. Officers inside observe, but leave protestors to it. https://t.co/wxqvxZlXpE #extraditionbill pic.twitter.com/SiE4jWF0XF
— SCMP News (@SCMPNews) 21 juin 2019
Les manifestants, qui ont commencé par se diriger vers le centre-ville tôt vendredi matin, étaient pour beaucoup vêtus de noir, la couleur choisie pour le rassemblement monstre de dimanche dernier.
Puis ils ont convergé dans la chaleur étouffante vers le siège de la police en exigeant la libération des manifestants arrêtés ces derniers jours et en criant « honte aux policiers voyous ».
Multiples revendications
Outre le retrait de la loi, la démission de la cheffe de gouvernement et la libération des personnes détenues à l’occasion d’affrontements avec la police, les manifestants demandent également une enquête sur les violences policières.
#LIVE: Assistant commissioner of police, Patrick Kwok, was sent to negotiate with protesters outside police headquarters in Wan Chai. It didn’t work. https://t.co/wxqvxZlXpE #extraditionbill
— SCMP News (@SCMPNews) 21 juin 2019
Certains protestataires ont déplacé des barrières de sécurité pour ériger des barricades devant le siège de la police.
« La foule importante qui entoure le siège de la police (…) peut mettre en difficulté les services d’urgence », a prévenu Yu Hoi Kwan, l’une des responsable de la police hongkongaise à des journalistes, en appelant les manifestants à se disperser.
Elle a annoncé qu’une équipe de négociateurs allait être envoyée pour parler aux manifestants. Ces derniers étaient nombreux à avoir déplié leurs parapluies pour se protéger du soleil tandis que d’autres s’aspergeaient d’eau pour se rafraîchir.
#HongKong ?? Des manifestants antigouvernementaux se rassemblent près d’un poste de police. Les manifestants veulent la libération des personnes arrêtées lors de récents rassemblements et une enquête sur des allégations de brutalités policières v @AFP
pic.twitter.com/7Va28n4Ciq— AsieNews (@AsiaNews_FR) 21 juin 2019
L’appel à la mobilisation pour vendredi a été lancée par des syndicats d’étudiants ainsi que par des organisateurs informels à travers les réseaux sociaux et des applications de messagerie telles que Telegram.
« Il y a de multiples façons de participer. Imaginez votre propre action pour manifester votre amour pour Hong Kong. Le 21 juin ne sera pas la fin de la lutte, cela continuera ces prochains jours », indiquait un message publié jeudi dans un groupe de la messagerie cryptée.
Un ex-ministre philippin déporté
« Pour moi, c’est un tournant historique dans l’histoire de la ville, et il se déroule sous nos yeux. Ses habitants ont décidé de résister de manière décisive à ce qu’ils perçoivent comme une lente érosion de leurs droits » @AntAFP , Chef photo #AFP à Hong Kong, pour @AFPMakingof pic.twitter.com/EZiahPb1lb
— Agence France-Presse (@afpfr) 20 juin 2019
Parallèlement, un ex-ministre philippin des Affaires étrangères qui s’était opposé à Pékin a été interdit d’entrée sur le territoire et renvoyé aux Philippines vendredi, ont dénoncé ses avocats.
L’homme, qui a aussi porté plainte cette année contre le leader chinois Xi Jinping devant la Cour pénale internationale, « a été interdit d’entrée et déporté », a indiqué à l’AFP son avocate Anne Marie Corominas.
Au mois de mai déjà, la juge de la Cour suprême philippine Conchita Carpio Morales, également impliquée dans la plainte contre le leader chinois, avait été détenue détenue brièvement à son arrivée à Hong Kong avant d’être libérée.
?? Hong-Kong : la grande artère menant au parlement est bloquée depuis ce matin par les manifestants qui réinvestissent la rue pour exiger la fin du projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine. pic.twitter.com/b8MHjqBLiR
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) 21 juin 2019
Selon ses détracteurs, le projet de loi d’extraditions envisagé placerait la population de Hong Kong à la merci du système judiciaire de Chine continentale, opaque et sous influence du puissant Parti communiste.
Les milieux d’affaires craignent en outre que la réforme nuise à l’image internationale et à l’attractivité de la place financière.
La question de l’extradition a mis le territoire en ébullition depuis des mois. Mais de nombreux Hongkongais dénoncent depuis des années une ingérence grandissante de Pékin, en violation du principe « un pays, deux systèmes » qui garantit à Hong Kong, en théorie jusqu’en 2047, une semi-autonomie et des libertés inexistantes ailleurs en Chine.
Dakarecho avec AFP