L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire Gilles Huberson, rappelé à Paris pour comportements «sexistes», a dénoncé lundi 21 septmebre, via son avocat, de «faux témoignages» et des «cabales» ayant conduit selon lui à ces accusations. «Les faits et propos qui lui sont reprochés résultent, soit de faux témoignages, soit de cabales qui, s’ils étaient poursuivis (en justice) seraient prescrits», a déclaré Pierre-Olivier Sur dans un communiqué.
L’ambassadeur a été rappelé par sa hiérarchie dans le cadre d’une «enquête administrative en cours», a annoncé samedi le ministère des Affaires étrangères sans plus de précisions. Selon le site d’information français Mediapart, Gilles Huberson, en poste à Abidjan depuis septembre 2017, est accusé de violences sexistes et sexuelles par au moins cinq femmes qui ont témoigné en interne.
Son rappel intervient à un moment extrêmement tendu en Côte d’Ivoire, où la candidature controversée du président sortant, Alassane Ouattara, à sa réélection fait craindre des violences électorales.
«Pas de poursuites»
Son retour à Paris dans un tel contexte n’a pas manqué d’alimenter les spéculations sur les réseaux sociaux, même si une source proche du dossier a assuré à l’AFP qu’il n’avait rien de «politique». «Il n’y a pas de poursuites pour délit ou crime pénal et il n’y en aura pas», a souligné pour sa part l’avocat de l’ambassadeur, en réclamant une «analyse scrupuleuse» des faits reprochés.
Cöte d’ivoire, le rappel brutal de l’ambassadeur Gilles Huberson https://t.co/X2tn7YgOs1 @Mondafrique
— Mondafrique (@Mondafrique) September 19, 2020
«Il n’en restera pas moins que si l’ambassadeur se voit principalement reprocher un « sexisme » de « caserne », les actes qui auront marqué sa carrière sont la sécurité de la France en Afrique et la guerre contre le terrorisme au Mali, pendant qu’il y était ambassadeur», a-t-il ajouté. «Son action et sa conduite personnelle y ont été unanimement qualifiées d’exemplaires», a-t-il assuré.
Ancien élève de l’Ecole Militaire de Saint-Cyr, Gilles Huberson a été chef de la Mission interministérielle «Mali-Sahel» en 2013, lors de l’intervention militaire française dans ce pays puis ambassadeur de France au Mali de 2013 à 2016 et à Maurice (2016-2017) avant d’être nommé à Abidjan. Dans ces fonctions, il a été en première ligne dans des pays et sur des dossiers – notamment sécuritaires – clé pour la France.