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La mode africaine fait son show en public à la Fashion Week de Lomé

Lomé, la capitale du Togo, accueillait du 17 au 21 février la 8e édition du Festival international de la mode (FIMO228). Des mannequins ont défilé « en présentiel » devant un public en chair et en os. Une exception en temps de Covid, et un défi à relever.

Organiser une Fashion Week est une véritable gageure en ces temps de pandémie. Mais il en fallait plus pour décourager Jacques Logoh, l’organisateur depuis huit ans du Festival international de la mode à Lomé, au Togo (FIMO228).

Alors que toutes les Fashion Week européennes, de Londres à Paris en passant par Milan, sont passées au virtuel, son obstination à vouloir maintenir, contre vents et marées, la huitième édition du festival « en présentiel », du 18 au 21 février, était un pari risqué.

Les jardins de l’hôtel Onomo de Lomé ont servi d’écrin à la créativité des stylistes africains, qui ont tant besoin de visibilité, alors que salons et défilés sont annulés à travers le monde.

Autorisation spéciale de la présidence
« Maintenir cette Fashion Week à Lomé était primordial pour présenter le travail de créateurs éparpillés aux quatre coins de l’Afrique. Cette période de crise est une calamité pour eux, et je me devais de répondre à leur attente », explique Jacques Logoh.

Faire venir une vingtaine de créateurs africains et une quarantaine de mannequins de tout le continent, compte tenu des restrictions de circulation dues à la pandémie, a été un défi logistique.

Au Togo, il n’y avait plus eu de festivités publiques depuis six mois, et il a fallu une autorisation spéciale de la présidence pour organiser un défilé public, avec une jauge limitée à 150 personnes, contre plus d’un millier les années précédentes.

Créations funky et décalées
Le créateur togolais Timothée se réjouissait de pouvoir présenter, chez lui, sa nouvelle collection : « Le Covid nous a profondément touchés, nous les artistes et créateurs. Nous avons payé un lourd tribut en vies avec la disparition de monuments de la musique africaine, comme Manu Dibango ou notre rocker national Jimmy Hope. Aussi, j’ai voulu leur rendre hommage avec cette collection intitulée « Émotions », et j’ai tenu à ce que le final de mon défilé rende hommage à notre ‘Mama Africa’, la diva nationale Afia Mala », confie-t-il, très ému.

L’ivoirien Ibrahim Fernandez a été la belle révélation de cette soirée. Avec ses créations funky et décalée, il a apporté une touche de fraîcheur et de gaieté au milieu de collections plus sombres, pandémie oblige. Car le thème de cette année était bien « le FIMO masqué », la collection du Béninois Félicien Casterman illustrant bien ce concept avec ses mannequins défilant masqués.

L’évènement avait également choisi de faire la part belle à l’engagement sociétal et environnemental, tous les mannequins s’étant joints, la veille du défilé, à la journée hebdomadaire « Tous au tri » initiée par le leader togolais du traitement de déchets, Africa Global Recycling.

Après cette opération de sensibilisation, les mannequins ont revêtu leurs plus belles tenues pour un shooting photo au milieu des déchets qu’elles venaient de trier. Quand le glamour rejoint la défense de l’environnement.

Pierre Rene-Worms avec F24

Digital Manager - Chef de projet chez Alixcom Dakar | E-mail: saliou@dakar-echo.com | +221 77 962 92 15

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