Mamadou Oury Bâ, incarcéré depuis août 2020 suite à des manifestations du Front national de défense de la constitution (FNDC) a perdu la vie en prison, a annoncé sa famille, lundi.
« Samedi 16 janvier à 13 heures, j’ai été informée par d’autres détenus que mon fils est décédé. J’ai appelé un policier qui me l’a confirmé (…) Mon fils est mort en prison. Je demande aux autorités de nous restituer le corps pour qu’on l’enterre », a fait savoir Fatimatou Tounkara, mère du défunt âgé de 21 ans.
Elle a fait savoir que son fils avait été transporté à l’hôpital pour des soins suite à des maux de ventre contractés jeudi.
« On l’avait indexé comme étant parmi les jeunes qui manifestent et barricadent la route », a-t-elle rappelé comme motif d’arrestation de son fils.
Le ministère de la Justice a fait état de mort naturelle.
« Le défunt est décédé d’une mort naturelle liée à une occlusion intestinale et une anémie bio-clinique au service des urgences de l’hôpital Ignace Deen », a indiqué lundi un communiqué du ministère précisant « qu’une autopsie peut être demandée » par la famille éplorée.
Il s’agit du 4ème cas de décès en détention de personnes incarcérées suite aux manifestations contre le 3ème mandat du président Alpha Condé.
El Hadj Ibrahima Sow (17 novembre 2020), Mamadou Lamarana Diallo (5 décembre) et Roger Bamba (17 décembre) ont auparavant perdu la vie durant leur séjour carcéral à la prison centrale de Conakry alors qu’ils n’étaient pas encore jugés.
Le FNDC avait appelé à la mobilisation depuis octobre 2019 pour contrer le référendum constitutionnel annoncé par le président Condé pour pouvoir briguer un 3ème mandat.
Malgré les manifestations qui se sont étalées sur plusieurs mois, le référendum a été voté le 22 mars 2020. Lesdites manifestations ont causé, selon un décompte du Front, 79 morts et des centaines d’arrestations.
Alioune Ndiaye
