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13 journalistes et Reporters Sans Frontières portent plainte pour violences policières contre des journalistes à Paris

Le 5 décembre encore, dans un cortège parisien, un journaliste turc a été grièvement blessé à l’œil par une grenade de désencerclement.

Reporters sans frontières a déposé plainte vendredi aux côtés de treize journalistes s’estimant victimes de violences policières pendant les manifestations des Gilets jaunes. La requête a été déposée auprès du parquet de Paris pour « violences volontaires et atteintes aux biens commises par personnes dépositaires de l’autorité publique ».

« Nous portons plainte aujourd’hui afin que ces violences soient sanctionnées et leurs auteurs condamnés », a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, « mais aussi pour amener les pouvoirs publics à revoir en profondeur la gestion du maintien de l’ordre dans les mouvements sociaux, pour qu’enfin les journalistes ne soient plus ciblés par certains fonctionnaires en charge du maintien de l’ordre ».

Ils affirment avoir été visés délibérément
Voici les histoires de certains des plaignants. À La Rochelle, le photographe Xavier Léoty avait eu le genou fracturé suite à un tir de LBD le 12 janvier 2019.

À Rennes, le photographe Jean-Claude Moschetti avait reçu un impact de grenade lacrymogène à l’œil, suscitant une perte de vision partielle pendant plusieurs jours.

La plupart de ces journalistes déclarent avoir été délibérément visés, comme le photographe Adrien Lévy-Cariès, matraqué le 1er décembre 2018 dans un restaurant près de l’Arc de Triomphe. Carine Schmitt, Frédéric Scheiber (agence Hans Lucas), Pierre Angelergues (Konbini) ou Lucas Léger (RT) font également partie des plaignants. Le plus souvent, ils dénoncent aussi des tirs présumés de lanceurs de balles de défense (LBD ).

54 journalistes blessés lors des six premiers mois Gilets jaunes
RSF avait dénombré au moins 54 cas de journalistes blessés durant les seuls six premiers mois de manifestations, dont 12 sérieusement par les forces de l’ordre. « L’institution judiciaire ne semble pas s’en émouvoir. Cela est inadmissible », ajouté l’avocat Emmanuel Daoud, qui représente les treize journalistes et RSF.

Plus de 350 médias et journalistes de terrain avaient dénoncé en mai dans une tribune des « multiples violences d’Etat » et demandé au gouvernement de prendre « les mesures nécessaires pour que les forces de l’ordre cessent » de les « harceler » et les laissent travailler « librement ». La France se situe au 32e rang du classement de la liberté de la presse.

Emmanuel Macron avait alors promis que « des actions » seraient engagées pour sanctionner les violences policières délibérées contre des journalistes pendant ce mouvement. Mais le 5 décembre encore, dans un cortège parisien contre la réforme des retraites, le journaliste turc Mustafa Yalcin avait été grièvement blessé à l’œil par une grenade de désencerclement.

Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, il y a un an, le parquet de Paris dit avoir confié 212 enquêtes à l’IGPN, la « police des polices ». Parmi elles, 54 procédures ont été classées sans suite et 18 autres ont conduit à l’ouverture d’une information judiciaire. Seuls trois policiers ont été poursuivis. Deux d’entre eux ont été condamnés jeudi et vendredi à des peines avec sursis, l’un pour un jet de pavé, l’autre pour deux gifles.

Avec Le Parisien

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