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Wamangituka, l’attaquant à la double identité

par Mathieu Aeschmann – L’avant-centre de Stuttgart est entré en Europe sous un autre nom. Une étrange affaire qui trouble le sélectionneur congolais.

C’est une histoire à tiroirs comme seuls les parcours de vie tortueux peuvent en écrire. Silas Wamangituka est un attaquant qui a la cote. Auteur de onze buts avec le Paris FC (Ligue 2) la saison dernière, il a été transféré cet été du côté du Vfb Stuttgart contre huit millions d’euros. Et les quatre buts inscrits cet automne démontrent que son adaptation se déroule plutôt bien. En résumé, tout va bien pour Silas Wamangituka. Enfin à un détail près: s’appelle-t-il vraiment Silas Wamangituka?

Deux Silas nés un 6 octobre

Dans une enquête menée par Guillaume Dufy, L’Équipe révèle en effet vendredi qu’un certain Silas Mvumpa Katompa a obtenu son visa Schengen en juin 2017, soit six mois avant que Silas Wamangituka soit proposé à Montpellier puis joue six matches avec Alès, les premières étapes de sa carrière européenne. Le lien entre les deux Silas? Le premier est né le 6 octobre 1998 et a porté le maillot national congolais chez les jeunes avant de disparaître de la circulation. Alors que le second a vu le jour aussi un 6 octobre, mais 1999, et n’a jamais attiré l’attention au pays avant de briller en Europe.

La stratégie d’un agent?

Ces deux joueurs n’incarneraient-ils donc pas les deux phases de la carrière d’une seule et même personne? C’est ce que suggère le mail écrit en 2018 par le président du Club MK à Pierre Dréossi, le manager général du Paris Football Club. Son intitulé ne laisse en effet guère place au doute. «Proposition pour le règlement à l’amiable du transfert frauduleux de notre joueur Mvumpa Katompa Silas au club Paris FC sous le nom de Silas Wamangituka.»

Le sélectionneur congolais est coincé

S’agit-il vraiment du même joueur? Le changement d’identité suivait-il un objectif sportif ou répondait-il à une stratégie migratoire? En Europe, les clubs qui ont accueilli Wamangituka disent posséder des papiers en règle (vrais ou bien falsifiés). Et au Congo, le sélectionneur Christian Nsengi-Biembe se retrouve dans une position délicate. «J’aimerais bien le prendre mais je ne peux pas. Il y a un problème administratif, un problème de passeport.» Et son team manager de conclure. «Une chose est sûre, on n’a jamais entendu parler de ce Silas Wamangituka au pays.»

Si Stuttgart monte ce printemps en première Bundesliga (le club est 3e) et qu’il marque encore une poignée de buts, Silas va bien finir par se faire un nom. Il faudra alors définitivement choisir lequel.

nxp

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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