International

Recep Tayyib Erdogan exhorte l’Europe à rester «impartiale» dans la crise l’opposant à la Grèce et menace cette dernière

La crise qui a dressé Ankara contre le bloc européen sera au menu d’un sommet européen les 24 et 25 septembre. Certains membres ont réclamé des sanctions.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté dimanche l’Union européenne à rester « impartiale » dans la crise opposant la Turquie à la Grèce à propos de gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, selon la présidence turque.

Lors d’un entretien téléphonique avec Recep Tayyip Erdogan, le président du Conseil européen Charles Michel a en retour souligné l’importance d’une désescalade entre les deux pays et appelé la Turquie à cesser les activités pouvant alimenter les tensions avec la Grèce, a indiqué un diplomate européen.

La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l’Otan, se déchirent à propos de gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, dans une zone qu’Athènes estime relever de sa souveraineté. La crise, qui a dressé Ankara contre le bloc européen, sera au menu d’un sommet de l’UE les 24 et 25 septembre. Certains membres de l’UE ont réclamé des sanctions contre la Turquie.

La France, isolée
Durant l’entretien avec Charles Michel, le leader turc « a invité les institutions et les Etats membres de l’UE à rester équitables, impartiaux et objectifs et à agir de façon responsable sur les problématiques régionales, en particulier en Méditerranée orientale », selon la présidence turque.

Le 10 août, la Turquie a envoyé un navire de prospection sismique accompagné de navires de guerre dans les eaux entre la Grèce et Chypre, ce qui a poussé Athènes à lancer des manœuvres navales pour défendre son territoire maritime.

Samedi, le président Erdogan a menacé la Grèce lors d’une allocution télévisée : « Ils vont comprendre, soit par le langage de la politique et de la diplomatie, soit sur le terrain via d’amères expériences ».

Le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a évoqué des sanctions contre la Turquie, comme l’avait fait la France. Mais cette dernière, qui a déployé des navires de guerre et des avions de combats dans la région pour soutenir la Grèce, n’a pour l’instant pas réussi à rallier d’autres pays de l’UE à sa position.

« La carotte et le bâton »
Charles Michel a déclaré à Recep Tayyip Erdogan que « toutes les mesures – la carotte et le bâton – seront envisagées » lors du sommet fin septembre, selon le diplomate européen. Et Ankara a estimé que l’approche de l’UE concernant cette crise sera « un test de sincérité » pour les lois internationales et la paix régionale, ajoutant que les positions provocatrices prises par certains dirigeants européens ne favorisent pas l’apaisement, a précisé la présidence turque.

Dans ce contexte de fortes tensions, l’armée turque a débuté dimanche ses manœuvres annuelles, baptisées « Orage méditerranéen », en République turque de Chypre du Nord, une entité uniquement reconnue par Ankara. « Les impératifs sécuritaires de notre pays et de la RTCN (République turque de Chypre du Nord) sont incontournables », a écrit le vice-président turc Fuat Oktay sur Twitter. Les exercices doivent durer jusqu’à jeudi.

L’île de Chypre est divisée en deux : au sud, la République de Chypre, un Etat membre de l’Union européenne, et la RTCN au nord. La Turquie a installé dans le nord de l’île des dizaines de milliers de soldats depuis son invasion en 1974, qui faisait suite à un coup d’Etat mené par la dictature militaire grecque alors au pouvoir à Athènes.

Digital Manager - Chef de projet chez Alixcom Dakar | E-mail: saliou@dakar-echo.com | +221 77 962 92 15

Articles Similaires

1 sur 301

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *